Les contrôleurs Oculus Touch des nouveaux casques VR Oculus Rift S et Oculus Quest comportent des messages cachés et oubliés par Facebook. La firme de Mark Zuckerberg se vante notamment d’être devenue le Big Brother que décrivait George Orwell dans son fameux roman 1984…
D’ici la fin du printemps 2019, les nouveaux casques VR Oculus Quest et Oculus Rift S seront enfin disponibles. Bien que très différents, ces deux appareils fonctionnent tous deux avec les mêmes contrôleurs Oculus Touch de nouvelle génération. De fait, à l’approche du lancement, plusieurs dizaines de milliers de ces contrôleurs ont déjà été fabriqués et sont prêts à être expédiés.
Cependant, le 12 avril 2019, le fondateur d’Oculus, Nate Mitchell, a fait une surprenante révélation sur Twitter. Selon lui, les employés de Facebook se sont amusés à dissimuler des » easter eggs « sous forme de messages cachés à l’intérieur des nouveaux contrôleurs Touch. Ces messages étaient initialement pensés comme une plaisanterie en interne, une » private joke » réservée aux prototypes, mais ils ont finalement été » accidentellement » conservés dans la version finale de l’accessoire.
En déballant leurs casques Oculus Rift S et Oculus Quest d’ici quelques semaines, des milliers d’utilisateurs auront donc la surprise de découvrir d’étranges messages accompagnés d’un logo en forme d’oeil : » espace à louer « , » Hey iFixit! On vous voit! « , » les franc-maçons étaient ici « , ou encore » Big Brother vous regarde « …
Ce dernier message fait bien évidemment référence au roman 1984, publié par George Orwell en 1949. Pour rappel, dans cette oeuvre d’anticipation contre-utopique, Big Brother est l’entité omnisciente qui surveille la société et les citoyens jusque dans leur intimité.
Le fait que Facebook se compare à Big Brother peut être perçu comme une plaisanterie, mais n’est certainement pas anodin. Rappelons en effet que l’entreprise de Mark Zuckerberg a fait l’objet de nombreux scandales au fil des derniers mois, suite aux révélations de ses pratiques très discutables en matière de collecte de données personnelles.
Le réseau social le plus populaire au monde collecte sans vergogne de nombreuses informations sur ses utilisateurs, et ces données sont vendues à des tiers à des fins de ciblage publicitaire. Tout le modèle économique de Facebook repose sur cette vente d’informations, et c’est la raison pour laquelle la firme cherche à collecter toujours plus de données… quitte à enfreindre les limites de la morale et de l’éthique.
Pour Facebook, la VR d’Oculus est un gisement de données personnelles
The messages on final production hardware say “This Space For Rent” & “👁The Masons Were Here.👁” A few dev kits shipped with “👁Big Brother is Watching👁” and “Hi iFixit! We See You!👁” but those were limited to non-consumer units. [2/3] pic.twitter.com/po1qyQ10Um
— Nate Mitchell (@natemitchell) 12 avril 2019
Ainsi, Facebook a été accusé d’échanger secrètement les données de ses utilisateurs avec plus de 60 géants de la technologie tels que Microsoft et Apple, d’avoir contacté les banques américaines pour tenter de mettre la main sur les informations financières des usagers, ou encore de tenter de s’emparer de leurs données de santé auprès des hôpitaux.
En ayant connaissance de ces frasques, il semble évident que la collecte de données était l’une des vraies raisons du rachat d’Oculus par Facebook en 2014 pour près de 3 milliards de dollars. À travers la VR, » FB » veut surveiller les utilisateurs d’encore plus près…
En effet, les casques de réalité virtuelle actuels embarquent des microphones, des caméras, ou encore des capteurs pour le suivi de mouvement de la tête et des mains. Pour les appareils de prochaine génération, Facebook envisage aussi d’intégrer des capteurs pour le tracking du regard et la détection d’expressions faciales.
Officiellement, ces technologies sont censées permettre une meilleure immersion dans la réalité virtuelle et la création d’avatars plus fidèles et plus réalistes. Cependant, il va sans dire que ces capteurs permettent aussi de collecter encore plus de données sur le comportement et les préférences des utilisateurs et Facebook en est pertinemment conscient.
Le fait que la firme de Mark Zuckerberg se compare elle-même à Big Brother, en s’en amusant qui plus est, représente donc d’une certaine façon l’apothéose d’un cynisme et d’un mépris auquel Facebook nous a peu à peu habitués. En oubliant de supprimer ces messages lors de la production de masse des nouveaux contrôleurs Touch, le géant américain montre au monde son véritable visage et ses intentions réelles…
De son côté, Nate Mitchell estime que ces Easter Eggs étaient » inappropriés et auraient dû être supprimés « . Il précise cependant que l’intégrité et le fonctionnement du hardware n’ont pas été compromis. C’est une bonne nouvelle… mais souhaitez-vous réellement vous immerger dans le monde virtuel en sachant que Facebook surveille chacun de vos faits et gestes ?
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