Contrairement aux idées reçues, le métavers (ou metaverse) n’est malheureusement pas sans danger. De plus, il peut présenter des risques aussi bien pour la santé physique que pour la santé mentale. Il peut également avoir un impact négatif sur l’économie, la société, les enfants, etc. Voici justement l’essentiel à connaître à ce sujet.
Le terme « métavers » est devenu très en vogue ces derniers temps. Composé des mots meta et universe, il désigne un tout autre monde virtuel partagé. En d’autres mots, il s’agit d’une sorte de monde virtuel parallèle, imitant donc le fonctionnement du monde réel. À l’heure actuelle, ce fameux univers ne cesse de se développer.
Il offre de plus en plus de possibilités, tout comme dans la vraie vie. A part le divertissement, on peut désormais, par exemple, y suivre des formations, faire toutes sortes d’achats, etc. On peut même dorénavant y investir. Le hic, c’est que, comme l’Internet, le métavers n’est pas sans danger. Avant de s’y lancer, mieux vaut alors découvrir tous les risques auxquels on peut s’attendre.
Métavers : un danger pour la santé physique ?
Actuellement, la réalité virtuelle et la médecine font bon ménage. Les applications VR dédiées aux soins de santé et à la chirurgie ne cessent en effet de se pluraliser en ce moment. Cependant, cela ne veut pas quand même dire que le métavers en particulier ne présente pas de danger pour la santé physique.
En fait, selon certains chercheurs, qui le considèrent comme un monde intensément immersif, il pousse davantage les utilisateurs à regarder les écrans. On parle bien sûr surtout de ceux des casques VR. De plus, il ne fait qu’exacerber l’usage compulsif des différents médias sociaux. Et pourtant, tout cela érode le sommeil et la santé en général.
Une dépendance accrue au métavers pourrait aussi entraîner un manque d’activité physique. Il est vrai qu’il existe désormais divers jeux et applications VR et AR permettant de se dégourdir les jambes. Toutefois, peu de joueurs ont vraiment de l’intérêt pour eux. En plus de cela, à moins qu’on dispose d’un tapis VR, entre autres, les mouvements restent très limités.
N’hésitez pas non plus à revisiter notre dossier sur ce que signifie mourir dans le métavers.
Un impact négatif sur la santé mentale
En plus d’être dangereux pour la santé physique, le métavers peut également présenter un danger pour la santé mentale. Étant donné qu’on peut devenir accro au monde virtuel, il se peut qu’il érode aussi les différentes relations. À cause de cela, on devient alors plus fermé. De plus, il est possible qu’on subisse un harcèlement en ligne dans cet univers-là. Or, cela pourrait avoir une influence négative sur l’estime de soi.
Le fondateur de Neuroscape, un centre de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), le docteur Adam Gazzaley, s’est d’ailleurs dit optimiste concernant l’expérience des patients dans le métavers. Selon lui, grâce à ce dernier, les diverses personnes peuvent dorénavant se rendre dans les hôpitaux ou les cliniques d’une nouvelle manière.
Cependant, il n’a pas manqué d’ajouter que, virtuels ou non, les environnements du métavers peuvent avoir des conséquences négatives sur les utilisateurs. À noter que Neuroscape étudie la façon dont la technologie VR peut être employée pour améliorer l’attention, la mémoire et la prise de décision.
Qu’en est-il des effets du métavers sur la société ?
Lors de la conférence Facebook Connect 2021, qui s’est déroulée en octobre dernier, le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé que le métavers vise à rassembler les différentes personnes comme jamais auparavant. Pour cela, il efface progressivement les frontières séparant le monde réel du monde virtuel.
Bien entendu, l’univers virtuel aide de ce fait les divers utilisateurs à se connecter entre eux. Le hic, c’est qu’en supprimant les frontières entre les deux mondes, il encourage malheureusement une société toujours plus déconnectée de la réalité. Et pourtant, celle-ci vit déjà en ce moment en partie sur son smartphone.
De plus, à ces soucis de connexion avec la réalité s’ajoutent toutes sortes de problématiques supplémentaires. On compte, entre autres, la manière dont on va apprendre aux enfants à se servir de ces technologies avec modération. Il faut dire que le métavers entraîne une vie sociale perturbée.
Quid du danger du métavers pour l’économie ?
En créant le métavers, les professionnels de la VR et de l’AR créent un nouveau monde. Cela signifie qu’ils développent l’économie à l’aide de biens et de services encore inexistants. De plus, ils inspirent la génération de nouvelles sociétés en cours de route. Le montant des investissements dans ce fameux monde virtuel ne cesse d’ailleurs d’augmenter.
Cependant, étant donné qu’il s’agit d’une véritable extension de la vie des différents utilisateurs, ceux-ci auront tendance à y accéder tout le temps. Et pourtant, cela pourrait entraîner une importante consommation d’énergie. En outre, pour ceux qui l’ignorent encore, le service de streaming Netflix occupe à lui tout seul environ 15 % de la bande passante mondiale.
Si des millions, voire des milliards d’utilisateurs dans le monde rejoignent le métavers en même temps, on peut donc déjà imaginer à quel point cette dernière pourrait être saturée. Enfin, étant donné que les divers achats seront généralement effectués en ligne, les magasins et boutiques physiques auront du mal à tourner convenablement.
Les enfants sont aussi concernés
Les dangers du métavers ne concernent pas seulement les adultes. Étant donné que tout le monde peut y accéder, les tout-petits peuvent également le faire. Comme évoqué précédemment, les parents pourraient cependant avoir du mal à réguler l’usage des différentes technologies liées à ce monde virtuel par leurs enfants.
Il est vrai que, pour l’Internet actuel, certains d’entre eux se servent de systèmes de surveillance centralisés pour limiter le temps d’utilisation des divers appareils connectés. Il en est de même pour l’accès à des sites web spécifiques. Bien que ces systèmes puissent être envisagés pour le métavers, on n’est pas encore sûr qu’ils fonctionnent avec toutes les applications virtuelles qui y sont disponibles.
Et pourtant, en restant tout le temps dans cet univers virtuel, tout enfant s’expose à un danger psychologique. S’il s’y isole, il se peut qu’il subisse du harcèlement ou toutes sortes de violences, entre autres. D’un autre côté, une interdiction peut toutefois aussi avoir un impact négatif sur la santé psychologique du tout-petit. Il se pourrait qu’il se sente exclu par rapport aux autres, qui ont la possibilité d’accéder au métavers.
Un monde non protégé contre les arnaques
Étant donné que le métavers est ouvert à tout le monde, tout comme l’Internet actuel, les arnaqueurs peuvent également y accéder, ce qui représente un réel danger pour les utilisateurs, notamment les jeunes. Ceux-ci peuvent même y faire face à des agresseurs et à des criminels.
Si de plus en plus de professionnels de la VR et de l’AR, comme Meta, se lancent dans la création de ce fameux monde virtuel parallèle, c’est avant tout pour le business. Puisqu’il est question d’argent et de transactions, on a ainsi surtout affaire à des arnaques financières. À moins que l’univers fictif soit fortement réglementé, on peut de ce fait y perdre de l’argent.
À noter d’ailleurs que, dans le métavers, les différents utilisateurs sont bien sûr représentés par des avatars. Ces derniers sont, certes, en général personnalisables à souhait, et peuvent donc beaucoup ressembler à leurs créateurs. Malgré cela, il est tout de même difficile, voire impossible de reconnaître les personnes derrière eux. Il se peut même que ce soit une intelligence artificielle. Tout cela rend l’espace virtuel encore plus propice à l’arnaque.
Quelles sont les solutions possibles pour éviter ces dangers du métavers ?
En somme, le métavers présente réellement un danger pour les différents utilisateurs. Et pourtant, on ne peut plus éviter son lancement. Des solutions doivent de ce fait être envisagées pour réduire autant que possible les risques, notamment pour les jeunes.
À ce propos, de nombreux experts et entreprises proposent de mettre en place des lois et de nouvelles réglementations pour régir ce monde virtuel partagé. Selon eux, toutes les choses qui ne sont pas autorisées dans le monde réel doivent aussi être criminalisées dans cet espace fictif.
Certaines organisations de la société civile appellent également les gouvernements, ainsi que les autres parties prenantes à aborder les droits de l’homme dans l’univers de la réalité virtuelle et augmentée.
D’après l’expert en technologie et en droits de l’homme appelé Heller, on ne peut pas simplement appliquer les règles d’utilisation des médias sociaux dans le métavers. Des politiques et des conditions de service spécifiques doivent être mis en place.
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