Réalité virtuelle et cinéma font très bon ménage, mais c’est également le cas pour l’animation. Si ce n’est d’autant plus encore. Baobab Studios, est une jeune société fondée par Maureen Fan, une ancienne de chez Pixar et Zinga (une société de jeux Facebook), et Eric Darnell, directeur du célèbre film d’animation « Madagascar ». Les deux fondateurs ont bien compris l’intérêt de la réalité virtuelle pour le monde de l’animation et c’est dans cette logique qu’ils ont sortie leur premier court-métrage d’animation : « Invasion ».
La réalité virtuelle demande beaucoup de choses pour les cinéastes : la première d’entre-elles est de posséder une caméra capable de filmer à 360° et demande ainsi de réapprendre les plans de base, savoir où placer là-dites caméra et où mettre en place l’action (retrouvez ici notre article sur le cinéma et la réalité virtuelle). C’est tout un art et certains principes de base doivent être réappris avec ce type de caméras. Pour le domaine de l’animation et de Baobab Studios c’est presque la même chose, à quelques détails près.
La première est qu’aucune caméra à 360° n’est nécessaire. On créer en environnement 3D dans lequel on se contente de placer une caméra virtuelle à l’emplacement souhaité pour permettre à l’utilisateur de regarder le film depuis cet emplacement. C’est ainsi beaucoup plus aisé de construire un film d’animation à 360°, on se rapproche ainsi du jeu vidéo qui offre de base des environnements 3D tout comme le fait l’animation. Un gain de temps non négligeable.
Des difficultés de mise en scène pour Baobab Studios
Baobab Studios a rencontré d’importantes difficultés pour réussir à créer un court-métrage en réalité virtuelle que le spectateur pouvait suivre dans le détail. La liberté d’observation rend la tâche difficile aux créateurs qui doivent être sur que le spectateur verra bien l’information capitale tout en lui laissant la possibilité de regarder dans d’autres directions quand il le souhaite. Deux idées presque opposées qui arrivent à fonctionner grâce à un périlleux équilibre entre liberté et linéarité.
« Il n’y a pas de raison pour qu’un spectateur ne regarde pas au-dessus de lui et observe les nuages se déplacer, » explique Eric Darnell « nous devons faire des choses pour aider le spectateur à savoir où il doit regarder ». Cela passe par le son bien évidemment avec l’utilisation habile de petits signaux sonores et cohérents dans la direction souhaitée (quand le lapin arrive au début du film, on l’entend arriver). Mais également par l’image à l’aide de petits détails comme les yeux du lapin qui observe dans un premier temps le spectateur avant de regarder autre chose juste à côté. Le spectateur désire alors naturellement découvrir ce que c’est.
L’animation et la réalité virtuelle feront sans doute de merveilleuses histoires dans les années à venir et nous avons hâte de découvrir de nos propres yeux ces aventures dans lesquelles nous aurons notre propre place et nul doute que Baobab Studios sera un de ces conteurs d’histoires de demain.
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