Certains utilisateurs intensifs de la réalité virtuelle décrivent des sensations proches de celle ressenties par des personnes ayant consommé une drogue après que les effets de celle-ci se soient estompés. Ces symptômes post-réalité virtuelle ont de quoi inquiéter…
La réalité virtuelle est avant tout une escroquerie… Le concept même de cette technologie est d’utiliser des stimulations sensorielles (généralement la vue et l’ouïe mais certains autres sens peuvent aussi être stimulés avec des accessoires) pour faire croire au cerveau qu’il vit une expérience dans une autre réalité. Cela fonctionne… surtout lorsque le sentiment d’immersion est total. Ainsi trompé, le cerveau a le sentiment qu’il vit dans une réalité intense, féérique, interactive et stimulante qui en fait n’existe pas. Lorsque l’expérience s’arrête et que l’utilisateur enlève son casque, le cerveau revient brutalement au monde réel, souvent moins féérique et stimulant que le monde dans lequel il se croyait être plongé auparavant. Nous avions déjà évoqué certains risques et dangers liés à la réalité virtuelle ou encore l’assimilation des effets de la réalité virtuelle à ceux du LSD. Nous allons cette fois évoquer des témoignages de personnes ayant souffert de syndrome post-réalité virtuelle.
La réadaptation post-réalité virtuelle au monde réel
Tobias van Schneider est un designer allemand qui a, pendant des mois, utilisé de façon intensive la réalité virtuelle. Le jeune allemand au physique de Viking geek a confié dans son blog les différents symptômes qu’il a finit par ressentir après une utilisation intensive de la réalité virtuelle.
Le designer explique notamment que dans les 2 minutes qui suivaient la fin de l’expérience en réalité virtuelle, il se sentait bizarre, comme détaché de la réalité. Il explique notamment que la manipulation d’objets juste après l’expérience lui était difficile. Durant une à deux heures, le jeune homme commente aussi que sa notion des distances était perturbée. C’est comme si le cerveau avait besoin d’un certain temps pour se réadapter au monde réel.
La tristesse post-réalité virtuelle
Le jeune homme confie que ces symptômes physiques disparaissent toujours en moins de deux heures. Cependant Tobias parle aussi de symptômes bien plus préoccupants. Le designer allemand explique notamment qu’il ressentait souvent un profond sentiment de tristesse post-réalité virtuelle et de déception du monde réel qui semble être devenu très plat, fade et sans saveur.
Le jeune allemand explique qu’avoir vécu dans une autre réalité pendant un certain temps, il se sentait triste et malheureux de ne pas pouvoir toucher le ciel, faire tourner les nuages, les colorier comme dans la réalité virtuelle. Tobias confie qu’en plus de la tristesse, il se sentait perturbé par le monde réel.
Un syndrome post-réalité virtuelle décrit par d’autres utilisateurs
En parcourant différents forums parlant de réalité virtuelle, force est de constater que le syndrome post-réalité virtuelle décrit par Tobias van Schneider n’est pas le cas isolé d’une personne très sensible ou d’un utilisateur ayant abusé de façon vraiment excessive de la réalité virtuelle.
De nombreuses personnes témoignent avoir ressentit des effets similaires à ceux décrits par le designer allemand. Le sentiment de détachement au monde réel est souvent mentionné tout comme celui de se demander quel est le monde réel. Certains décrivent des sensations d’anxiété et de mal-être tels que ceux de redescente décrits par des personnes ayant consommé des drogues et dont les effets se sont dissipés.
Des personnes plus disposées que d’autres aux symptômes post-réalité virtuelle
Dans un article publié dans une revue scientifique britannique, deux chercheurs estiment que : « Nous suspectons que l’usage intensif de la réalité virtuelle pourrait provoquer des symptômes associés au Trouble de Dépersonnalisation et de Déréalisation ». Il semblerait cependant, selon les témoignages de certains utilisateurs, que l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle tout en étant sous l’effet d’alcool ou de drogue soit un facteur aggravant du syndrome post-réalité virtuelle.
Même si peu d’études ont été menées sur le sujet jusqu’à présent, beaucoup estiment que le syndrome post-réalité virtuelle ne ferait qu’exacerber des malaises ou pathologies préexistants. Il est donc recommandé de ne pas abuser de la réalité virtuelle et de ne pas réaliser d’expériences VR en étant sous les effets de drogues ou d’alcool.
- Partager l'article :
Un commentaire
Répondre