Le film d’horreur et la réalité virtuelle risquent bien de connaître un avenir radieux. Entre une immersion totale grâce au casque et une ambiance travaillée accompagnée d’une mise en scène qui se joue du spectateur, il y a de fortes chances que l’alchimie prenne.
Le film d’horreur est très en vogue ces dernières années avec des productions comme The Conjuring dont le second opus sort le 29 Juin prochain dans les salles obscures. Dans cette catégorie de films plus encore que dans les autres, l’ambiance joue un rôle primordial tout comme les conditions de visionnage. Regarder notre film avec un son Dolby Digital 7.1 dans le noir sur un grand écran aura bien plus de chance de nous faire sursauter qu’en milieu de journée sur un écran cathodique avec des bruits parasites alentours, c’est certain. Et s’il y a bien un domaine dans lequel la réalité virtuelle excelle, c’est bien celle-là : Isoler de tout inconfort tout en prodiguant une expérience des plus immersive. Parfaitement adapté aux films d’horreurs donc !
Retravailler les codes du film d’horreur
Une porte qui grince, un chuchotement sinistre, un cri perçant, une ombre mystérieuse… Il y a des signes qui ne trompent pas, nous sommes bien dans un film d’horreur quand l’un ou souvent plusieurs de ses éléments se retrouvent réunis dans le même long métrage. Généralement les bons films d’horreurs se jouent du spectateur, travaillent leur ambiance pour créer une forme de stress tout en faisant monter la pression au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue. Le réalisateur joue avec nous, en nous faisant croire que le danger tant redouté aura lieu au moment où le protagoniste ouvrira la porte. Que nenni, il faudra attendre, redouter, et au moment où l’on s’y attendra le moins, toute cette tension éclatera au travers de jumpscares bien placés.
Adapter un film en réalité virtuelle, c’est une autre paire de manche. Il faut penser les codes autrement, on ne peut plus jouer sur le hors-champs, sur des changements de caméras et sur d’autres ficelles du cinéma que l’on connait. Il faut tout réinventer.
De nouveaux outils
Mais c’est en perdant certains outils que l’on en gagne de nouveaux. Il est maintenant possible de détourner l’attention du spectateur en jouant sur des signes attirant son regard. Pour mieux le surprendre. Mais attention à ne pas non plus abuser des jumpscares si on ne veut pas perdre le spectateur. C’est là toute la difficulté du procédé que la réalité virtuelle pourra bien renforcer au travers de nouvelles techniques cinématographiques. Les producteurs l’ont bien compris et c’est pourquoi la production de « Conjuring 2 : Le Cas Enfield » a décidé de faire une vidéo promotionnelle à 360° pour mettre en avant son film. Un moyen efficace et plutôt bien exploité dans cette vidéo qui a dut en faire sursauter plus d’un, casque sur la tête ou non !
Nous vous laissons découvrir !
Un rapprochement évident avec le jeu vidéo
Le rapprochement avec le jeu vidéo n’a rien d’étonnant, les jeux d’horreurs sont très en vogue en réalité virtuelle. En transformant la camera fixe à 360° le média cinématographique se rapproche indéniablement du support vidéoludique. Les deux médias auraient donc tout à gagner à s’entre-aider. Mais là où la plus grande différence opère entre les deux supports c’est dans le principe actif / passif. Dans le jeu vidéo le joueur est actif et fait des choix, il peut perdre, gagner, bref il a une certaine maitrise sur son environnement. Dans le cinéma en VR c’est un autre registre. Soit le spectateur est « simple caméra », et donc assiste aux évènements que les protagonistes du film vont vivre en étant ainsi plus proche d’eux. Soit il est également protagoniste de l’œuvre. Personnage à la première personne à l’instar du jeu vidéo, et il est donc la cible du mal dans le cas dans film d’horreur. La vidéo de Conjuring 2 utilise cette méthode. Les protagonistes ont conscience de la présence du spectateur dans le film faisant ainsi de lui une des victimes, passive, qui doit assister aux évènements au travers d’un corps qu’il ne contrôle pas. En même temps très frustrant cela contribue à créer une tension forte.
Reste à voir maintenant comment les réalisateur adapteront aux mieux cette technologie.
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