Sa sortie n’est pas attendue avant deux ans environ, pourtant un modèle de développeur est déjà disponible depuis quelques semaines. On parle de l’Hololens, le dispositif de Microsoft dédié à la réalité augmentée (à ne pas confondre avec la réalité virtuelle) et très attendu des particuliers et professionnels. Voilà notre verdict.
Unboxing et installation de l’HoloLens
Unboxing
Commençons par le commencement, voulez-vous ? Même s’il s’agit d’une version développeur, ce prototype d’HoloLens est livré dans une boîte de qualité. Deux, pour être exact, car deux couches protègent le précieux appareil.
La première, c’est la boîte classique : elle est noire, elle est robuste et elle n’est pas très encombrante. En fait, celle-ci n’abrite que le deuxième emballage, une espèce de sacoche solide, plus facilement transportable et qui contient tous les éléments de l’HoloLens : le dispositif en lui-même, une rallonge pour l’un des cerceaux (pour en ajuster la taille), une prise, une lingette nettoyante, un câble et un petit livret d’utilisation.
A noter qu’un autre accessoire est livré avec l’HoloLens : un contrôleur, une mini-commande qui vous permettra d’interagir avec le contenu de votre casque si vous ne voulez pas trop bouger les mains. A objet simple boîte simple, puisque la commande est simplement insérée dans une boîte en carton. La télécommande ne comporte qu’une seule touche, mais elle compense à merveille le manque de précision des commandes manuelles.
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Installation
Le démarrage et l’installation du casque se font très rapidement. En cinq minutes, l’utilisateur peut commencer à naviguer sur les applications de l’appareil. Il suffit de brancher le casque, après quoi le menu Démarrer s’ouvre et l’appareil est opérationnel. Aucune autre action n’est nécessaire à priori.
Le design du Microsoft HoloLens
Le casque est volumineux, mais léger. L’écran translucide en verre juste devant les yeux, le Microsoft HoloLens se positionne sur votre tête grâce à une structure composée de deux arceaux ajustables (ce qui lui permet de rester fixe quels que soient vos mouvements de tête). Deux boutons de chaque côté de l’arceau vous permettent de régler le volume sonore et le niveau d’occlusion visuelle : plus celui-ci est élevé, plus l’affichage holographique se distinguera de ce qui vous entoure. Un microphone est intégré au casque, vous permettant de le commander à l’oral.
Cette dernière, qui fonctionne sous Cortana, est remarquablement réactive. La détection des gestes de la main est souvent difficile, soit l’utilisateur ajuste mal le geste et les appareils de captation ne fonctionnent pas soit ces derniers n’identifient pas proprement les gestes. En tout cas, l’utilisation de commandes vocales permet de compenser ce déficit et d’améliorer la navigation. Cortana ne parvient cependant pas à fonctionner en français, il faut donc prononcer les requêtes en anglais de manière articulée.
Une répartition du poids encore perfectible
L’intérieur est rembourré et s’avère plutôt confortable, même si la répartition du poids est encore perfectible. A savoir que malgré les apparences et le protège-nez en caoutchouc (en option), il est facile de le porter avec des lunettes. De toute façon, l’HoloLens vous demandera de le calibrer à votre vue, selon votre morphologie et l’espacement de vos yeux.
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Niveau son, le casque embarque deux écouteurs sur l’un des arceaux, au niveau des oreilles. Ça suffit pour permettre une bonne qualité d’écoute sans à s’embarrasser d’écouteurs supplémentaires, d’autant que le son est spatialisé (même s’il ne nous a pas ébloui, cela dit nous nous sommes cantonnés aux applications de base donc difficile de juger).
Pour conclure, signalons que l’HoloLens reste visiblement assez fragile. Il est difficile d’imaginer ce genre de produit traîner à la maison ou être à la portée des enfants.
Fonctionnalités et performances du Microsoft HoloLens
Fonctionnalités
Microsoft HoloLens a la particularité de n’avoir besoin d’aucune connexion filaire pour fonctionner. Fonctionnant avec une batterie, le casque possède une autonomie de 2 à 3 heures et se recharge en 3 ou 4 heures sur prise (un peu plus sur ordinateur).
Etant donné qu’il est autonome, l’HoloLens dispose d’une version de Windows 10 qui lui est propre. La navigation entre les menus et les applications peut se faire par la voix, via le contrôleur ou, surtout, en bougeant les mains. Peu de mouvements des doigts sont lisibles dans la version de base de l’HoloLens, mais paraît-il que le casque est théoriquement capable d’en distinguer davantage, en fonction des applications.
Ouvrez les doigts en fleur (bloom) pour ouvrir le menu et levez puis abaissez l’index (air touch) pour sélectionner l’élément de votre choix. Hélas, c’est pour l’instant tout ce que vous pourrez accomplir avec vos mains. C’est le premier élément frustrant de l’appareil : on a parfois le réflexe de saisir certains objets pour les manipuler, alors qu’il faut cliquer puis glisser l’élément graphique pour le déplacer quelque part. Ce sont les mouvements de la tête qui font office de curseur, ce qui vous oblige à la bouger souvent.
Une navigation fluide
En ce qui concerne la saisie textuelle, vous avez à votre disposition un clavier virtuel où vous pouvez sélectionner les touches une par une. Heureusement, rien ne vous empêche d’utiliser un clavier Bluetooth si vous êtes un adepte de la dactylographie, ou la saisie vocale si vous préférez.
L’essentiel de la navigation sur internet durant nos différents tests s’est fait avec Microsoft Edge. Ce programme est d’ailleurs assez naturel et agréable à parcourir, pour un utilisateur de PC en tout cas. Les touches permettant de manier les fenêtres holographiques sont bien séparées des applications, ce qui permet de naviguer de manière rapide et efficace sur le « bureau ». La question d’une future compatibilité avec d’autres programmes comme Mozilla Firefox ou Chrome se pose. Mais la posture de Microsoft sur l’utilisation de logiciels extérieurs sur ses machines laisse penser que non.
Performances
Globalement, l’HoloLens nous a fait très bonne impression. La qualité d’image est plus que correcte et celle de l’ancrage est saisissante. Les différents écrans et « hologrammes » s’intègrent parfaitement à la vision de l’utilisateur et donnent réellement l’impression de se trouver devant un élément en trois dimensions. La simulation suit les mouvements de la tête au millimètre près, sans décalage. Au bout d’un moment, on oublie simplement qu’on porte un casque sur la tête et on se contente de surfer entre des applications qui flottent autour de nous.
Particularité de l’HoloLens : les écrans des applications peuvent être disposés aux endroits de votre choix, dans les airs ou sur des murs. Vous pouvez ainsi créer votre bureau virtuel sur le mur de votre chambre, arrangé selon vos préférences. Pour le coup, il s’agit vraiment d’une version inédite.
Une précision surprenante
Le repérage des alentours est un autre point fort de l’HoloLens. De temps en temps, et lorsque vous « cliquez » dans le vide, les caméras du casque scanneront votre environnement avec une précision surprenante. Chaque surface ou objet vous entourant se recouvre d’un aspect fil de fer, qui indique le degré de précision de l’appareil et la technologie embarquée.
Hélas, nous ne pouvons pas évoquer les performances de l’HoloLens sans mentionner son principal défaut : le champ de vision est beaucoup trop réduit. On connaissait déjà ce défaut, mais il et important de rappeler que la zone d’affichage représente à peine 30% de notre champ de vision total. Même pour examiner un petit hologramme, il est nécessaire de bouger exagérément la tête pour le détailler de haut en bas. Le fait qu’il s’agisse d’une version développeur nous incite à être cléments cependant, d’autant que Microsoft est parfaitement au courant de ce problème et a déjà annoncé vouloir y remédier. On l’espère, parce que c’est le plus gros frein que nous avons rencontré dans notre expérience.
Applications
Sans surprise, peu d’applications sont présentes aujourd’hui étant donné que le produit n’est pas encore vraiment disponible. Même si Microsoft, dans sa vidéo promotionnelle impliquant des personnes lambda occupées à lire leurs mails ou jouer à Minecraft, a l’air de sous-entendre que son produit se destine au grand public, on a du mal à voir ce qui pourrait intéresser le tout-venant. Le prix est très élevé (3.000 $, mais ajoutez des taxes et frais de port) et la plus-value n’est pour l’instant pas assez intéressante pour justifier son achat. Jouer et surfer sur le net, on sait déjà le faire, et l’effet hologramme, bien que cool, n’apporte pas grand-chose au quotidien.
Ainsi, c’est surtout les professionnels qui y trouveront une utilité : pour le commerce, la médecine, l’industrie ou l’éducation, notamment. Les applications sont encore à inventer, mais ce que nous en avons vu promet de nombreuses possibilités.
Cela n’empêche pas l’HoloLens de déjà disposer de son lot d’exclusivités. Lors d’un précédent salon, Microsoft nous avait déjà fait essayer trois applications développées par le studio Asobo :
Fragments
Improvisez-vous en détective et menez l’enquête avec l’unité spéciale de New York à travers ce jeu de réalité virtuelle. Dans ce thriller osé pour cette technologie, la pièce devient une scène de crimes remplie d’indices. Les personnages holographiques réagissent à votre présence et interagissent en fonction de votre positionnement. C’est à vous de vous déplacer dans la pièce pour résoudre l’enquête.
Les graphismes sont très réalistes, on a vraiment l’impression que nous ne sommes plus seuls. Cependant le champ de vision restreint du Microsoft HoloLens nous empêche de voir les personnages de plain-pied lorsque nous sommes à côté d’eux.
HoloTours
Beaucoup plus simpliste, HoloTours vous emmène au Pérou avec l’utilisation d’un globe holographique très réaliste. Cependant, la pièce ne se change pas en temple maya, le Microsoft HoloLens projette des images holographiques du paysage sud-américain avec une vue panoramique et un son spatial en 3D.
Une nouvelle façon de partager vos souvenirs de vacances ou de voyager dans des endroits inconnus sans bouger de chez soi. Le mélange des 2 réalités va de paire, bien que les déplacements peuvent entraîner un ralentissement de l’image.
Young Conker
Un écureuil s’invite dans votre salon. Conker, un rongeur insolent issu d’un jeu vidéo des années 1990, attend que vous le guidiez . Vous le dirigez avec votre regard vers des pièces et autres éléments holographiques, car l’écureuil amène avec lui son univers d’arcade. Votre table devient une plateforme sur laquelle il peut sauter et votre canapé est rempli de pièce d’or.
On se laisse très facilement attendrir par l’écureuil qui évolue dans notre environnement. Même avec son fonctionnement simpliste, Young Conker est un très bon moyen de divertissement.
Des centaines d’applications à télécharger
Le Microsoft HoloLens est également compatible avec les autres applications déjà existantes sur Windows. Les gamers seront également intéresser d’apprendre que Microsoft travaille sur plusieurs interactions avec la Xbox One et les PC sous Windows 10.
Microsoft Hololens par rapport à la concurrence
L’HoloLens ne possède pas vraiment de concurrent direct. Les autres outils de réalité augmentée, souvent des cardboards, sont généralement loin derrière. Seules les Google Glasses peuvent éventuellement être comparables, et nous connaissons tout le four qu’elles ont subi. Cette situation pourrait cependant changer avec les avancées technologiques sur lesquelles travaille la firme Magic Leap. L’entreprise de Rony Abovitz semble être le seul véritable challenger dans le milieu de la réalité augmentée. L’appareil n’a cependant pas été montré au grand public, Microsoft garde donc une bonne longueur d’avance avec le HoloLens.
Pourtant, l’HoloLens se destine moins à un usage quotidien que professionnels, ce qui le rend unique dans son domaine. Par conséquent, difficile de situer vraiment son rapport qualité/prix. Assurément l’HoloLens est impressionnant, malgré quelques défauts comme le champ de vision, l’autonomie ou le trop peu de gestes reconnaissables, mais 3.000 $, ça reste beaucoup. Même s’il s’agit du prix de la version développeur, il y a peu de chance pour que la version finale se distingue par un prix très accessible.
A noter que le Microsoft Hololens n’est disponible en version développeur que pour mes Américains ou Canadiens certifiés comme « Windows Insiders ». Pour les simples consommateurs, il faudra encore attendre pour espérer voir cette couronne technologique sur votre tête.
Daqri Smart Glasses
MAJ 22/05/2019 : Trois ans après sa sortie, peu de dispositifs rivalisent avec l’HoloLens. En contexte industriel, on peut lui opposer les Daqri Smart Glasses. Associées à un boîtier contenant un ordinateur cette paire de lunettes de réalité mixte dispose de deux lentilles offrant une résolution de 1360 x 768 pixels. C’est un peu plus que l’HoloLens et ses 720p. L’angle de vision est de 44 degrés contre 30 pour le produit de Microsoft.
Le Daqri dispose d’une autonomie de 6 heures au total avec ses deux batteries interchangeables contre 2h30 pour son concurrent. L’appareil est équipé d’une caméra thermique, particulièrement utile en environnement industriel. En revanche, il chauffe rapidement et s’avère plus lourd que le produit de Microsoft. Il est donc moins polyvalent.
Magic Leap One
L’on peut maintenant se procurer le Magic Leap One moyennant certaines conditions, si l’on est développeurs. Ce concurrent est vendu 2295 dollars aux États-Unis. Celui-ci propose un champ de vision supérieur à celui de l’HoloLens, mais ne fait guère mieux en termes d’expérience. Certes les graphismes et les contrôles sont meilleurs. Cependant, les utilisateurs voient les hologrammes coupés en deux. Il n’est pas non plus très simple d’utilisation à cause de sa télécommande équipée d’un pavé tactile capricieux.
Enfin, impossible d’utiliser des lunettes de vue avec le Magic Leap One. Avec l’HoloLens, la chose est difficile, mais possible. Surtout, le boîtier Lightpack qui contient l’ordinateur ajoute un poids supplémentaire. Conclusion l’on gagne en un peu qualité, mais on perd en ergonomie.
Conclusion
Points Positifs
- La qualité d’image et d’encrage dans l’espace
- Le suivi de mouvements
- Le confort et la qualité de construction
Points Négatifs
- Un champ de vision beaucoup trop réduit
- L’autonomie
- Le manque de gestes
Testé à l’origine avec le casque d’Infinite Square, spécialisée dans le développement d’application logicielles pour les entreprises puis avec notre propre casque.
Vous souhaitez aller plus loin ? Découvrez notre formation Hololens :
Notation
Installation - 9
Design et ergonomie - 7.5
Fonctionnalités - 6
Performances - 7.5
Rapport qualité/prix - 5
7
Très bon
Installation : A priori, l'installation de l'Hololens prend à peine plus de cinq minutes et ne nécessite aucune action spécifique. Du très bon, même s'il manque encore un peu de personnalisation.
Design et ergonomie : L'HoloLens est un peu massif, mais il est assez léger et offre assez de place pour le porter avec des lunettes. Hauts-parleurs et micros sont intégrés et tous les boutons sont facilement accessibles. Seul bémol : l'autonomie limitée.
Fonctionnalités : Même si quelques jeux assez fun sont déjà disponibles, l'HoloLens se destine avant tout aux professionnels. En tout cas, il le sera dès que les applications seront développées.
Performances : Ici, le bilan est assez mitigé. La qualité d'ancrage et la résolution de l'image sont surprenantes, mais le champs de vision est beaucoup trop limité pour qu'on puisse en profiter. C'est le plus gros défaut du casque pour le moment.
Rapport qualité prix : Difficile d'estimer le rapport qualité/prix d'une version développeur, étant donné qu'elles embarquent peu de fonctionnalités et qu'elles sont souvent assez onéreuses. De plus, il faut être Américain ou Canadien pour en bénéficier, ce qui n'aide pas ce modèle à gagner des points dans cette catégorie.
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