Le handicap et le metaverse ne sont pas compatibles à priori. En effet, les personnes présentant une mobilité réduite ou une déficience de la fonction motrice ne peuvent pas profiter pleinement de la nouvelle ère d’Internet. Néanmoins, en investissant plus dans cet axe, on pourra aboutir à quelque chose de vraiment merveilleux.
Le metaverse a été construit pour offrir plus de fonctionnalités aux utilisateurs. Se promener dans un univers virtuel, acheter des wearables ou des parcelles de terre sont des exemples d’activités ludiques qu’on peut y pratiquer. Cependant, cette opportunité n’est pas apparemment faite pour tout le monde. Les personnes handicapées n’ont pas encore obtenu leur permission pour bénéficier d’un tel monde sans problème. Bien sûr, une personne incapable de marcher peut choisir un avatar costaud et sportif. C’est un grand atout, notamment pour ceux qui se sentent mal dans leur peau dans la vraie vie. Mais un malvoyant ne peut pas explorer le metavers qui est un univers infini. Rien qu’avec le casque VR, il ne peut rien en faire sans qu’il y ait des accessoires spécifiques destinés à cet effet… Dans ce dossier, découvrons davantage ce qui se passe autour du sujet.
Le metaverse a été construit pour répondre à un besoin standard
Le metaverse semble encore peu exploité. L’industrie des jeux vidéo reste leader dans le domaine. Toutefois, nombreuses sont les entreprises qui promettent de faire leur entrée dans ce monde virtuel pour améliorer l’expérience client. Cela laisse penser que le metaverse va certainement être le centre de toute activité dans un futur plus ou moins proche.
Cependant, les concepteurs n’ont peut-être pas pensé aux personnes handicapées lors de la conception du metaverse tel qu’on le connaît aujourd’hui. On ne trouve nulle part de casque VR spécifique permettant aux personnes souffrant de handicap physique (sourd ou aveugle) d’accéder au metaverse. De même, il n’y a pas de contrôleurs compatibles avec ceux qui ont une incapacité motrice.
Pour certains, le metaverse est comme les voitures. Il a été construit pour répondre à aux besoins d’un public standard. Un constructeur automobile ne va pas construire un véhicule spécifique pour handicapés s’il ne sait pas à l’avance que celle-ci va être vendue. La différence entre l’automobile et le metaverse est que ce dernier est destiné à l’usage public et non à la vente.
Ainsi, les personnes handicapées n’ont pas, en tout cas jusqu’à aujourd’hui, accès à cet univers. En d’autres termes, les fonctionnalités actuelles du metaverse les marginalisent.
Le handicap est un blocage à l’accès au metaverse
L’accès au metaverse n’est pas limité au seul fait d’en avoir envie. Il faut disposer des accessoires VR comme le casque et les contrôleurs. Toutefois, le casque VR, qui est déjà difficile à porter pour une personne normale, l’est encore plus pour une personne présentant un handicap physique. Bien qu’Oculus Quest 2 dispose d’un suivi des mains, son utilisation peut parfois s’avérer frustrante.
Par ailleurs, les manettes VR n’ont pas non plus de ports permettant aux handicapés de l’utiliser. Et si, dans la version future du metaverse, on n’a pas besoin de contrôleurs, comment va-t-on faire pour bouger si on n’a pas de membres ?
De surcroît, quand la personne est malvoyante, elle ne peut pas savoir ce que fait son avatar puisqu’il ne le voit même pas. Alors, comment pourrait-elle accéder à ce monde merveilleux qu’est le metaverse avec son handicap ? Comment ces personnes pourraient-elles travailler dans le metaverse si l’accès leur est refusé ?
Les fonctionnalités requises pour que le metaverse soit réellement inclusif
Ce serait exagéré de dire que la création du metaverse a été faite sans se préoccuper des personnes handicapées. Néanmoins, il importe d’avancer quelques idées qui peuvent fonctionner pour le rendre inclusif comme l’utilisation de la technologie haptique pour les malvoyants par exemple.
En effet, le toucher et le haptique peuvent être d’une grande utilité pour les personnes aveugles. Cela va leur permettre d’explorer le monde virtuel avec la main, comme dans la vraie vie. Dans ce cas, les concepteurs doivent envisager un assortiment de gestes de la main pour aider ceux qui présentent une déficience motrice.
Par ailleurs, il faut aussi envisager l’utilisation de sous-titrage pour aider les sourds à savoir leur emplacement et leur direction à l’intérieur du metaverse. Ce qui est un réel défi car le metaverse est présenté en 3D.
Comment intégrer les personnes ayant un handicap dans le metaverse ?
Quand tout le monde, y compris les personnes ayant un handicap physique peuvent accéder au metaverse, d’autres questions sont soulevées. La première est de savoir si ce monde dispose d’avatars présentant les mêmes problèmes. En effet, une personne qui utilise un fauteuil roulant peut-elle se présenter en tant que telle dans le metaverse ou pas ? Un aveugle peut-il définir un avatar aveugle ? Etc.
Dans le metaverse tel qu’on l’aperçoit aujourd’hui, tout le monde est libre de créer son propre avatar selon ses choix et préférences. Il peut accessoiriser avec des wearables pour donner un coup d’éclat. Mais à ce qu’on sache, il n’y a pas encore eu d’avatar handicapé dans ce monde virtuel. On se demande même si certains l’utilisent comme un autre moyen de se libérer de leur apparence réelle.
Alors, pourquoi ne pas offrir à ceux qui veulent rester eux-mêmes la possibilité de s’afficher en tant que tels ? Il suffit de créer des accessoires spécifiques comme la canne blanche ou le fauteuil roulant entre autres. Cela peut aider les autres personnes handicapées à se présenter exactement comme dans le monde réel.
Et si tout le monde reste tel qu’il est, chacun peut-il effectuer de son côté des modifications sans perturber les autres membres de la communauté ? Il s’agit, par exemple, d’augmenter le volume quand on pense personnellement que c’est trop bas ou d’ajuster les sous-titres sur l’écran pour bien les lire.
Peut-on envisager un metaverse accessible à tous ?
En principe, il est possible d’envisager un metaverse accessible à tous. Seulement, il faut rappeler les contraintes et les défis à relever. Primo, il faut concevoir des outils d’accessibilité adaptés à tous les metaverses. Secundo, il faut aussi penser au volet juridique, c’est-à-dire, instaurer un cadre juridique similaire à celui du monde réel où tout le monde est égal. Enfin, on ne doit pas négliger l’aspect technologique dans lequel les développeurs doivent être en mesure de concevoir un metaverse incluant tous ces détails.
Concevoir des outils d’accessibilité adaptés
Dans un premier temps, on sait que les géants de la technologie font la course pour développer un metaverse clos. Ceci dans le but d’obtenir le plus d’avantages possibles. Par conséquent, le concept d’accessibilité est, de toute évidence, mis à l’écart.
Si, par exemple, les matériels conçus pour explorer le metaverse de Meta ne peuvent pas être utilisés dans l’Omniverse de Nvidia. De même, si un avatar de Sony n’est pas fonctionnel dans la plateforme de Microsoft. Alors, toute personne ayant un handicap serait marginalisée car elle devrait se procurer tous les outils spécifiques pour explorer chaque metaverse.
Par contre, si les concepteurs se mettent d’accord pour produire une gamme de matériels compatibles avec tous les metaverses, alors on peut espérer un univers virtuel accessible à tous.
Handicap et metaverse : Instaurer un cadre juridique inclusif
Souffrir d’un handicap peut exposer la personne à des problèmes permanents dans le metaverse. Cependant, ces personnes ont le droit d’intégrer n’importe quel metaverse. Elles sont aussi capables de ce que les personnes normales peuvent faire. De la sorte, il faut instaurer un environnement juridique sain et sans discrimination pour que tout le monde jouisse des mêmes droits.
Par exemple, Gregory Cuilleron, ce cordon bleu, n’a pas d’avant-bras gauche. Toutefois, il a le droit d’exposer ses compétences dans le metaverse. Ou encore Gilbert Montagné, le chanteur et auteur/compositeur aveugle a également le droit d’exercer ses talents à l’intérieur du monde virtuel.
Un metaverse accessible et inclusif, un grand défi pour les développeurs
Développer un metaverse inclusif est certes possible, mais pas sans difficulté. Il faut alors des développeurs chevronnés pour créer des sous-titres dans un environnement 3D complètement immersif. C’est aussi un véritable défi de créer des matériels spécifiques pour permettre aux handicapés de créer un avatar qui représente leur personnalité dans le monde réel. On parle ici de la canne blanche, des appareils auditifs, des fauteuils roulants ou même des prothèses.
Quel serait l’avantage/inconvénient d’un metaverse inclusif ?
Le metaverse est un prolongement de la vie réelle en ce sens qu’on peut y faire tout ce qu’on fait dans le monde réel. Outre les jeux et l’achat d’actifs virtuels, il est aussi fascinant de pouvoir vivre une vie au sein du metaverse. Les artistes peuvent, par exemple, organiser des salons d’exposition, des foires ou même des spectacles virtuels.
Par ailleurs, le metaverse peut aussi être un refuge pour les personnes handicapées. Comme on l’a vu plus haut, chacun est libre de créer un avatar de son choix. Dans ce cas, une personne ayant des déficiences motrices peut se présenter en tant que personne normale. En outre, il est possible de personnaliser son metaverse en réglant certains paramètres de l’écran comme le volume ou les légendes.
Il faut toutefois noter que le fait de créer un avatar qui ne représente pas son apparence réel peut entraîner des problèmes d’identité. En effet, la personne concernée ne veut plus se déconnecter. A la longue, cela va soulever un problème d’identité.
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