Dans les prochaines années, la réalité augmentée pourrait bien devenir la norme dans nos véhicules. Mais qu’est-ce que cela implique et quelle forme cela prendra-t-il ? On fait le point pour vous de façon détaillée.
Les voitures autonomes représentent l’avenir. Mais, la route pourrait être longue avant de voir des véhicules sans chauffeur parcourir nos rues. Une première étape sera sans aucun doute l’arrivée massive de la réalité augmentée dans nos habitacles. En grande partie, parce que d’un point de vue légal mais aussi technique, les obstacles sont beaucoup moins nombreux. De quoi peut-être faire de la réalité augmentée dans les voitures un accessoire grand public avant les lunettes de Magic Leap et autres concurrents. Parce que les contraintes sont clairement moins importantes pour les utilisateurs et que les avantages quant à eux ne sont clairement pas à négliger.
La réalité augmentée dans les voitures une réalité
Parle-t-on au futur lorsque le sujet de la réalité augmentée dans les voitures est évoqué ? Oui et non à la fois. Bien sûr, le potentiel de développement est encore vertigineux. Mais, l’essence du développement technologique à venir existe déjà. Des marques comme Lexus, Jaguar, Mercedes-Benz, BMW, Chevrolet ou encore Volvo proposent déjà des systèmes de réalité augmentée dans leurs véhicules.
Ceux-ci peuvent varier beaucoup d’un modèle à l’autre. Pour l’heure, il s’agit en général de propositions très simples concernant l’état de votre véhicule, le niveau d’essence ou encore quelques possibilités de divertissement. Comme l’a résumé un spécialiste « c’est comme avoir des Google Glass pour votre voiture ». Mais, le potentiel réel est beaucoup plus avancé.
« Les boîtiers de réalité augmentée sont le futur des systèmes de navigation dans les voitures. Plutôt que de distraire le conducteur, la réalité augmentée améliore la sécurité grâce aux avertissements et aux données sur la circulation qui sont placées directement sur le pare-brise. Avec la montée des voitures autonomes et des contrôles automatiques de la voiture, la réalité augmentée va augmenter les possibilités de divertissement et de communication à l’intérieur de la voiture » explique Alex Shi, le CEO de Banma.
https://youtu.be/hYLZ2ehwy-A
La réalité augmentée dans les voitures : une externalisation des compétences
Bien entendu, les constructeurs automobiles, n’ont pas forcément les compétences technologiques en interne pour développer ce type de fonctionnalités. Bien sûr, ils s’y mettent à travers la construction d’équipes dédiées. Mais des structures externes spécialisées conservent un avantage évident.
Le plus important est sans doute l’affichage à l’heure actuelle. A ce niveau, l’entreprise DAQRI réussit une percée convaincante sur le marché. Son système d’affichage intelligent équipe déjà plus de 150.000 véhicules actuellement en circulation.
Mais, impossible de faire un système fonctionnel sans le logiciel, la seconde partie de l’équation. C’est là que se concentre surtout à l’heure actuelle la bataille. Mais, plutôt que de proposer des solutions clés en main, l’idée semble être de fournir une maquette. C’est par exemple ce que fait Bosch avec son « Common Augmented Reality Platform » qui permet à d’autres constructeurs de réaliser des contenus en réalité augmentée.
Mais, une autre tendance se dégage. A l’heure actuelle, la réalité augmentée ne constitue pas encore un facteur décisif d’achat d’une voiture. C’est un bonus potentiel, mais pas un élément déterminant. L’option évidente est donc de proposer des équipements qui peuvent être ajoutés ensuite, comme un bloc qui s’installe sur le tableau de bord et projette le contenu en réalité augmentée. C’est ce que fait par exemple Navdy.
https://youtu.be/YKSYWrXsLyE
Ar dans les véhicules : les géants aux manettes de l’innovation
De la même façon que dans le registre des voitures autonomes, ce ne sont pas les constructeurs qui ont impulsé le mouvement. Bien sûr, ils l’ont adopté ensuite et certains d’entre eux proposent déjà des systèmes impressionnants de réalité augmentée. Mais, les principaux acteurs sont bien les géants high-tech. Et si certains ne font pas encore le grand saut de façon évidente, ils en ont au moins le potentiel.
Bien sûr, on trouve Google dans cette liste. L’entreprise qui est à l’origine des Google Glass mais aussi de Google Maps et contrôle Waze est un acteur majeur sur ce marché et possède les atouts pour peser. Si Maps ou Waze proposait une version en réalité augmentée, cela en ferait très vite grâce à sa base d’utilisateurs un acteur central.
Apple a sérieusement pris le tournant de la réalité augmentée grâce à l’ARKit. Même si la marque à la pomme a pour l’heure mis en veille son système lié aux véhicules autonomes, ce n’est pas le cas pour la réalité augmentée dans les véhicules. Pour Tim Cook, il s’agit même d’un marché central comme il a pu le déclarer à plusieurs reprises.
Enfin, impossible de faire l’impasse sur Tesla, l’entreprise d’Elon Musk. L’entreprise ne s’est pas forcément positionnée sur le marché de la réalité augmentée à l’heure actuelle. Mais, elle reste en pointe pour ce qui concerne les véhicules autonomes. Surtout, en ayant rendu ses brevets publics et en libre accès, la marque peut servir d’inspiration plus générale. Reste à voir si l’inventeur de génie va se décider à sauter le pas sur les voitures avant de proposer la même chose pour les fusées…
Trois projets concrets de réalité augmentée dans la voiture
Plusieurs autres entreprises travaillent déjà sur la réalité augmentée dans les véhicules ou les transports de façon générale. Nous en avons sélectionné trois, présentés récemment et dotés d’un vrai potentiel.
Nvidia Drive AR, la bonne surprise du CES 2018
NVIDIA Drive AR, le système mêlant réalité augmentée et intelligence artificielle à l’occasion du CES 2018 s’est révélé être une très bonne surprise. En utilisant les processeurs Xavier, des puces intelligentes présentées dès 2016, l’entreprise a réussi à mettre au point un système performant et plutôt simple d’usage. Cela pourrait par exemple permettre d’afficher à l’écran des informations de circulation ou sur le trafic routier en temps réel. Le projet est désormais aux mains des développeurs pour proposer les informations adaptées mais cela indique la bonne direction.
WayRay, le GPS en réalité augmentée
Le développeur suisse Wayray opte pour un profil différent qui devrait permettre de toucher un public plus large. Pas besoin en effet avec son GPS augmenté Navion d’avoir un véhicule très récent. Puisqu’il s’agit d’un système externe, il peut s’intégrer à un véhicule classique. Il permet d’afficher un système de couleurs sur votre écran : rouge et vert pour l’instant, bleu à terme. L’idée est de pouvoir afficher les dangers de la route ou encore l’itinéraire. Une sorte de Waze en réalité augmentée qui peut être contrôlé par la voix ou par des gestes de la main. Il devrait arriver sur le marché dans le courant de l’année 2018 pour un prix allant de 250 à 500 dollars.
Skully, le casque en réalité augmentée pour les motards
Enfin, on termine notre petite sélection avec le casque de moto en réalité augmenté. Le Skully Fenix AR, est un projet né en 2016 et qui avait convaincu une large communauté sur la plateforme Indiegogo. Mais, on le pensait disparu. Il a fait son retour en début d’année et tous les backers devraient finalement le recevoir dans les mois qui viennent. Au programme, une vision à 360° pour ne pas avoir d’angles morts, un mode appel mains libres, streaming musical, GPS… Tout s’affiche en surimpression sur la visière de l’écran. Rendez-vous sous peu pour permettre à n’importe qui d’en faire l’acquisition.
Les dérives potentielles, l’exemple d’Intel et Warner Bros
Attention toutefois, le risque de dérives est bien réel pour la réalité augmentée dans l’habitacle de nos voitures. Si à l’heure actuelle, on se concentre surtout sur l’aspect fonctionnel, le développement des voitures autonomes provoquera un changement radical dans cette situation. Faute d’avoir à se concentrer sur la route, nous aurons plus de « temps de cerveau disponible ». Or, le partenariat signé entre Intel et Warner Bros montre très bien ce qu’il pourrait arriver. Les deux entreprises souhaitent ainsi proposer des expériences immersives dans nos véhicules.
Celles-ci pourraient se révéler « fun » comme nous donner l’impression de voyager dans la « Batmobile » par exemple. Mais, clairement, l’idée semble surtout être de pouvoir proposer des publicités contextualisées et d’avoir des données utilisables sur les consommateurs. Bref, si on n’y fait pas suffisamment attention, l’habitacle augmenté de notre voiture pourrait bien devenir un grand panneau publicitaire.
- Partager l'article :