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Interview de Gildas Dussauze, co-fondateur et dirigeant de VRTUOZ

VRTUOZ est une application sociale qui permet à ses utilisateurs de discuter, visionner et partager du contenu 360 avec leurs amis. Nous avons interviewé son PDG, Gildas Dussauze qui nous en dit plus sur son application.

https://www.youtube.com/watch?v=DHeYkxQKA68

VRTUOZ est une startup française qui propose une application sociale éponyme en réalité virtuelle. Celle-ci vous propose de visionner du contenu à plusieurs, et ce quel que soit l’appareil que vous utilisez. Que vous soyez sur , Vive ou Gear VR, vous pourrez non seulement discuter avec vos amis, mais aussi visionner concerts et autres événements, tout en interagissant avec eux. Au travers de plusieurs panoramas travaillés et reposants (nuages, plage, toit etc.) vous pourrez vous détendre avec vos amis qu’importe la distance qui vous sépare les uns des autres. Gildas Dussauze, co-fondateur et PDG de VRTUOZ est revenu avec nous sur son expérience de la réalité virtuelle et sur son application.

Interview de Gildas Dussauze, co-fondateur et dirigeant de VRTUOZ

VRTUOZ APPLICATION SOCIAL INTERVIEW GILDAS

Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?

Cela peut paraître surprenant, mais je n’ai pas un parcours aussi high-tech que l’on peut imaginer pour un startuper. J’ai un parcours commercial qui m’a mené vers l’industrie de la musique. J’ai été Directeur commercial pour une grande maison de disques durant 10 ans. Ce fut un poste privilégié pour observer toutes les tendances qui transforment le monde du divertissement et de la culture : vivons-nous la musique autrement qu’il y a 5 ans ? Comment un artiste peut-il aujourd’hui vivre de son activité ? Comment atteindre de nouveaux publics ? Qu’est-ce que le grand public attend aujourd’hui des artistes ? Etc. Toutes ces questions, et bien d’autres, je me les suis posées et j’en suis venu à la conclusion que la réalité virtuelle permet d’apporter une réponse. Ce n’est pas LA réponse à tous les enjeux que rencontrent aujourd’hui les industries culturelles, mais s’en est indéniablement une et je ne pouvais pas passer à côté ! J’ai donc décidé de m’entourer d’une équipe chevronnée, Benjamin Baldacci et Yoann Alves, spécialistes de l’informatique et de la production de réalité virtuelle. En 2015, nous créons ensemble VRTUOZ qui deviendra la première plateforme de réalité virtuelle interopérable permettant de partager en temps réel du contenu 3D et 360°.

Comment en êtes-vous arrivé à la réalité virtuelle ? Comment vous est venue l’idée d’une application sociale de la VR ?

Je ne suis pas venu à la réalité virtuelle par une approche technologique, mais par une approche usage. En 2014, je suis avec intérêt le rachat d’Oculus par et je pense immédiatement à toutes les applications possibles pour mon domaine d’activité originel. Et si les artistes pouvaient communiquer avec leurs fans ? Et si on pouvait créer une communauté et partager des moments et du contenu via la réalité virtuelle ? Et si on pouvait assister ensemble à un concert qui a lieu au même moment à l’autre bout du monde ? etc. D’ailleurs au même moment, j’entends parler d’un boxeur américain, sportif le mieux payé du monde, en partie grâce à la monétisation de la réalité virtuelle. Preuve que la réalité virtuelle ne trouve pas des débouchés que dans les jeux vidéo ! Dès le départ, et l’intérêt de Facebook pour la réalité virtuelle le démontre chaque jour, j’ai compris que la démocratisation de la réalité virtuelle doit être sociale pour que le grand public se l’approprie. Mais la réalité virtuelle ne doit pas être circonscrite au cadre d’un réseau social comme Facebook. Il faut une solution interopérable qui n’est dépendante d’aucun réseau ou appareil existant afin de réunir le plus grand nombre.

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J’ai d’abord pensé l’aspect « social » et « live » pour les artistes, mais les applications sont bien plus vastes que ça ! Grâce à VRTUOZ, on peut visiter ensemble un musée, un club de foot peut vendre des places virtuelles, on peut découvrir un appartement accompagné d’un agent immobilier qui se trouve à l’autre bout de la France, des collègues de travail peuvent participer à une réunion sans être physiquement dans les mêmes bureaux, des militaires peuvent s’entraîner ensemble et en direct grâce à un programme de simulation pensé sous réalité virtuelle, etc. Le champ des possibles s’étend à perte de vue et c’est ce qui rend l’aventure VRTUOZ si neuve et passionnante pour moi, mes collègues et les gens qui nous suivent.

Avez-vous réfléchi à des solutions pour rendre les avatars plus réalistes au niveau des émotions, des expressions faciales, etc. ?

Pour que tout le monde puisse situer, l’application VRTUOZ ouvre sur un espace virtuel que nous appelons « room » et qui pourra être personnalisé. Dans cette room, vous et vos amis êtes représentés sous la forme d’un avatar assez « cérébral » puisqu’il ne s’agit que d’une tête ! Les graphismes sont ludiques et volontairement peu réalistes pour plusieurs raisons. D’abord parce que notre solution s’adresse au plus grand nombre et le plus grand nombre ne va pas courir s’équiper du tout nouveau Oculus Rift. Le dénominateur commun entre tous les publics que nous ciblons c’est le smartphone et le smartphone ne peut pas supporter un trop grand degré de précision. De plus, avoir un personnage entier dont les mouvements sont coordonnés nécessite que l’utilisateur possède des manettes. Encore une fois, ce n’est pas le cas de l’utilisateur ordinaire. Nous proposons une expérience sociale et interactive pas une expérience visuelle qui vous éblouira. Cependant, offrir la possibilité à nos utilisateurs de personnaliser leurs avatars est l’un de nos gros chantiers actuels. Nous pensons que de grandes avancées en termes de design dans la réalité virtuelle ne vont pas tarder à émerger. Nous sommes ouverts à toute proposition de la part d’acteurs spécialisés.

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Ne pensez-vous pas qu’une telle utilisation de la VR est dangereuse quand on voit les gens, assis à un café, qui ne discutent plus, mais sont plongés dans leur téléphone ?

Il y a un vrai fossé culturel qui sépare les générations à ce sujet et c’est bien dommage, car la réalité virtuelle a beaucoup à apporter à tous les publics. VRTUOZ est une application sociale, qui permet de discuter par chat vocal en direct, ce n’est donc pas un outil qui favoriserait l’isolement, mais qui au contraire permettrait de créer du lien en plus. Derrière ces images impressionnantes d’utilisateurs « encasqués » que l’on voit dans les médias, il faut bien comprendre que la réalité virtuelle est une expérience qui reste courte dans le temps. C’est une autre façon de communiquer et de se divertir que la vidéo, mais elle ne s’y substitue pas et doit pouvoir offrir des bénéfices (pour nous c’est le social).

Prenons l’exemple du cinéma, c’est une expérience souvent vécue de manière collective. Pourtant au lieu de communiquer avec vos amis, vous vous enfermez deux heures dans une salle obscure sans pouvoir parler (sauf si vous tenez à déranger les autres spectateurs). Pourtant, au final, vous enrichissez vos liens avec votre entourage puisqu’une séance au cinéma ouvre généralement sur un échange d’opinions sur le film que vous venez de voir. La réalité virtuelle c’est pareil, juste une nouvelle expérience, et par rapport au cinéma vous avez même l’avantage de pouvoir discuter en temps réel.

Contrairement à la réalité augmentée qui transforme le quotidien (et encore ça se discute, la sortie de Pokémon Go a peut-être permis de créer plus de liens entre les gens qu’elle n’en aurait supprimés), la réalité virtuelle est un nouveau loisir, une nouvelle façon de travailler et de communiquer qui offre plus d’impact et d’efficacité, mais qui ne fera jamais le poids face à une conversation que l’on peut avoir dans la vraie vie à la terrasse d’un café avec un ami.

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Selon vous, quel avenir pour la réalité virtuelle ?

Pour beaucoup, et j’inclue là aussi les entreprises et les décideurs, la réalité virtuelle parait encore très conceptuelle. Le marché est en train de se créer et c’est le taux d’équipement qui permettra de démocratiser les usages. Comme le marché des applications ne s’est ouvert que lorsque le smartphone a remplacé les téléphones portables sans accès à Internet, la réalité virtuelle explosera lorsque la majorité des utilisateurs de smartphones s’équiperont d’appareils plus puissants. Mais je ne me fais pas trop de souci à ce sujet d’autant plus, et c’est un développement qui m’excite beaucoup, les consommateurs de réalité virtuelle deviennent également producteurs aujourd’hui grâce aux téléphones munis de caméras 360°. C’est un vrai phénomène participatif de masse qui nous attend !

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