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VR et vie privée : 5 minutes dans la réalité virtuelle suffisent pour vous identifier

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Une étude menée par les chercheurs de la Stanford University révèle que 5 minutes passées dans la VR suffisent à générer assez de données pour vous identifier avec précision. Par conséquent, vous n'êtes jamais vraiment anonyme dans la réalité virtuelle…

La réalité virtuelle : une menace pour la vie privée et la confidentialité ? Une problématique de plus en plus préoccupante, alors que la VR se démocratise et conquiert le grand public.

Une étude menée par les chercheurs de la Stanford University révèle que n'importe quel individu peut être identifié de façon fiable après seulement 5 minutes passées dans la VR avec n'importe quel casque. De quoi susciter l'inquiétude…

Dans le cadre de cette expérience, 511 volontaires ont participé. Le système mis au point par Stanford a permis d'identifier correctement 95% d'entre eux après moins de 5 minutes d'analyse des données de tracking de mouvements.

Les participants étaient équipés d'un casque Vive et de deux contrôleurs Vive Wand, et devaient visionner 5 vidéos à 360 degrés d'une durée de 20 secondes. Certaines vidéos comportaient des petits éléments visant à focaliser l'attention et le regard de l'utilisateur, tandis que d'autres l'immergeaient dans un élément presque vide comme une vaste forêt.

Les données de tracking des mains et de la tête ont ensuite été fournies à trois algorithmes de Machine Learning pour créer le profil du participant : sa taille, sa posture, la vitesse de rotation de sa tête, sa distance par rapport au contenu VR, la position des contrôleurs au repos, et la façon dont se déplace.

En analysant ces données, les algorithmes ont été capables d'identifier et de reconnaître les utilisateurs avec précision. Cette étude démontre donc un véritable danger de la VR pour la confidentialité.

En théorie, la politique de confidentialité d' et HTC promet l'anonymisation des données avant tout partage. Or, l'expérience des chercheurs de Stanford démontre qu'il est très facile de reconnaître une personne à partir de ses mouvements. L'anonymisation est donc strictement inutile.

Les entreprises sont en mesure de collecter ces données biométriques auprès des constructeurs de casques, pour ensuite déterminer qui vous êtes, prédire vos habitudes, vos préférences, comprendre vos vulnérabilités, et créer un profil marketing pour vous adresser des publicités ciblées qui feront mouche. Avec la VR, un nouveau cap est franchi en matière de marketing intrusif…

VR et vie privée : les publicitaires épient tous vos faits et gestes dans la réalité virtuelle

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En conclusion de leur étude, les chercheurs de Stanford estiment que les données issues du tracking dans la réalité virtuelle offrent de nouvelles possibilités. Cependant, elles peuvent aussi être exploitées de façon abusive.

La communauté et l'industrie sont donc appelées à rechercher des méthodes pour mieux protéger ces données. C'est déjà ce que propose Firefox Reality.

Le phénomène est d'autant plus inquiétant que d'autres technologies de tracking biométriques viennent peu à peu étoffer la réalité virtuelle. On peut citer l'eye-tracking, le suivi des mouvements de bouche, ou encore l'intégration d'accessoires connectés tels que les smartwatchs ou les bracelets de fitness.

Toutes les données collectées par ces systèmes seront bientôt à disposition des publicitaires, qui seront en mesure d'épier tous vos faits et gestes pour cerner votre profil. Une vision du futur digne de la fameuse série  » Black Mirror « 

Malheureusement, il est tout à fait possible que Facebook Oculus cherche justement à exploiter cette opportunité. Rappelons que a fait l'objet de nombreux scandales concernant la vente de données personnelles des utilisateurs de ses réseaux sociaux à des tiers à des fins de ciblage publicitaire.

Il s'agit de la principale source de revenus de l'entreprise américaine, et perçoit peut-être la VR comme un simple moyen de capturer toujours plus de données, d'être toujours plus près du consommateur

Récemment, de nombreux utilisateurs du casque Oculus Quest 2 ont déploré le fait qu'il faille obligatoirement créer un compte Facebook à son nom pour se servir de l'appareil. Ce simple point semble confirmer les intentions de la firme.

Il serait dommage de se priver de l'expérience de la réalité virtuelle par peur d'être traqué par les publicitaires. Néanmoins, pendant que vous êtes plongé dans la VR, gardez en tête que vous n'êtes jamais vraiment tout à fait seul

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3 commentaires

3 Commentaires

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  1. Faut arrêter la paranoïa… C’est évident que les gestes d’un individu en VR comme dans la réalité sont à même de caractériser sa personnalité et donc son identité mais tout comme l’historique de navigation internet, une photo, une vidéo, etc… Bref, rien de bien nouveau ça fait simplement une donnée supplémentaire. Faut juste en avoir conscience, après les publicitaires n’auront pour autant pas plus accès à notre code de carte bleu non plus. Vous restez toujours libre de cliquer/acheter ou pas sur les innombrables pubs qui sont sur la page que vous êtes en train de lire en ce moment même par exemple 😉

  2. La manière dont l’info est présentée est trompeuse voir volontaire.

    L’IA est capable de définir puis de détecter des « profils » d’utilisateurs. Ces profils ne sont qu’un tas de données sur la manière de bouger la tête et les bras. L’IA n’est pas capable d’identifier l’utilisateur dans la mesure ou son identité n’est pas reliée à ce profil (sauf dans le cas de l’Occulus Quest 2 qui impose ce lien).

    Il n’est donc pas possible « d’identifier n’importe quel individu », il est seulement possible d’associer un utilisateur a un profil de mouvement

    Par ailleurs, l’IA est capable de faire la distinction entre 511 individus, qui peuvent avoir tous des profils différents, mais rien n’indique qu’elle le sera avec 5 millions d’individus (plus de profils, donc plus de données redondantes et de similarité entre les profils)

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