La réalité virtuelle pourrait empêcher la formation de souvenirs visuels, et donc se révéler inutile pour le secteur de l’éducation. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs japonais…
La réalité virtuelle est de plus en plus utilisée dans le domaine de l’éducation. Cependant, l’efficacité réelle de cette technologie sur le plan pédagogique reste encore difficile à déterminer.
C’est pourquoi une équipe de chercheurs japonais a décidé de mener une expérience à ce sujet. Plus précisément, cette étude visait à mesurer les différences de rétention de mémoire visuelle entre la réalité virtuelle active et passive.
Pour rappel, la VR active réagit aux actions de l’utilisateur et lui permet donc d’interagir de façon » subjective » avec l’environnement virtuel. La VR passive quant à elle n’offre qu’un point de vue et ne prend pas en compte les mouvements de l’utilisateur.
L’expérience a été menée auprès de 40 participants, dont la moitié utilisant un casque VR actif et la seconde un casque VR passif. Chaque participant a dû visionner une vidéo tournée dans un musée et présentant 10 oeuvres de Peter Paul Rubens et 10 oeuvres de Nicolas Poussin.
Les participants ont ensuite été invités à compléter une série de tests de mémoire, immédiatement après le visionnage puis deux semaines plus tard. Lors du test effectué immédiatement après l’expérience, les résultats étaient similaires pour les deux groupes.
En revanche, deux semaines plus tard, les souvenirs du groupe » actif » étaient largement atténués par rapport au groupe « passif « . La conclusion des chercheurs est que la réalité virtuelle active pourrait empêcher un individu de former de puissants souvenirs visuels.
La VR active moins efficace que la VR passive pour l’apprentissage ?
Il est difficile d’expliquer ce phénomène avec exactitude. Selon les chercheurs, l’explication la plus probable est que les sujets actifs passent moins de temps à observer les tableaux puisqu’ils étaient en mesure de regarder ailleurs.
Il est aussi possible que la VR active représente une charge cognitive plus importante pour le cerveau, et l’empêche donc de former des souvenirs visuels efficacement. Pour cause, la réception sensorielle nécessite des ressources cognitives qui ne peuvent donc pas être exploitées pour » encoder » le contenu du film.
Par conséquent, la réalité virtuelle pourrait s’avérer inefficace pour l’éducation. La prochaine étape pour les chercheurs sera toutefois de déterminer avec plus de précision la façon dont la VR active peut perturber la formation de souvenirs visuels, et si certains autres types d’apprentissages peuvent au contraire être stimulés par cette technologie…
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