De nombreux secteurs commencent à prendre en considération les bénéfices que peut induire la réalité virtuelle. la Finance en fait partie. Revenons sur les différentes applications possible de cette technologie dans le secteur bancaire.
Le groupe Goldman Sachs présage que le marché de la réalité virtuelle atteindra 80 milliards de dollars d’ici 2025. Nous assisterons entre temps à de nouveaux usages, à mesure que la technologie évolue et que de nouvelles industries l’adoptent. Goldman Sachs pense qu’elle pourrait, dans le meilleur des cas atteindre 182 milliards de dollars. Pour cette raison, les banques et les institutions financières sont les premières à s’intéresser à la réalité virtuelle et augmentée afin de définir quels bénéfices elles pourraient en tirer. Quelques pistes ont déjà été explorées par le secteur de la finance.
La réalité virtuelle dans le secteur de la Finance
Les jeunes issus de la « génération Y » sont le cœur de clientèle des banques, et celui-ci s’éloigne peu à peu. Selon le Millenial Disruption index, 73% des jeunes interrogés cherchent de nouvelles offres du côté de Google, de PayPal ou d’Apple plutôt qu’auprès de leurs banques, tandis que 33% affirment pouvoir se passer du système bancaire.
Leur connaissance des nouvelles technologies et des jeux vidéos couplée à leur désamour des contenus complexes et ennuyeux les détourne des traditionnelles institutions bancaires. Le défi pour le secteur financier sera d’adopter un langage qui plait aux jeunes, qui constituent la clientèle de demain. Il leur faudra donc proposer à ces générations des environnements familiers, en transformant les chiffres en données visuelles, ludiques et engageantes.
Des données visuelles plus immersives grâce à la réalité virtuelle
La finance et le trading sont devenus inintelligibles pour les jeunes et, par extension, pour le commun des mortels. Voir des données, des nombres, des pourcentages sur un écran 2D n’a rien d’engageant, si bien qu’existe une certaine méfiance envers le système bancaire. La clientèle se sent impuissante face à ces choses qu’elle ne comprend pas et ne peut pas contrôler. Avec un casque de réalité virtuelle, elle pourrait interagir avec ces chiffres de manière ludique et il ne fait plus aucun doute aujourd’hui qu’une activité à première vue ennuyeuse peut être rendue ludique par l’interactivité.
Le trading en réalité virtuelle
Les traders de la Citibank ont adopté le Microsoft Hololens dans leur travail. Ils s’en servent en complément des autres logiciels. Des couleurs, de la 3D rendent l’étude de chiffres, que certains qualifieront d’austère, bien plus compréhensible et amusante. Grâce au casque de réalité augmentée de Microsoft, les traders détectent plus facilement les opportunités. Leur travail est donc facilité. Ce nouvel usage rend moins contraignantes des activités comme naviguer entre les données, rechercher les évolutions de marché ou encore collaborer avec les clients.
La gestion de patrimoine en réalité virtuelle
Fidelity Investments a développé StockCity sur Oculus Rift, un outil qui permet de visualiser les données afin faciliter les investissements des plus fortunés. Concrètement, les données sont transformées en ville virtuelle où les capitaux sont représentés par des bâtiments dont les dimensions représentent des valeurs. Fidelity tente par cette manière de se connecter aux nouvelles générations. « Si vous voulez proposer une bonne expérience au consommateur, vous devez vous trouver dans le même type d’environnement qu’eux », explique Seth Brooks, directeur de la gestion des produits chez Fidelity Labs.
La réalité virtuelle dans le secteur de l’éducation et du recrutement
Apprentissage
L’éducation financière a le potentiel pour devenir l’une des applications majeures de la réalité virtuelle et augmentée. L’idée d’un apprentissage interactif et ludique semble tout de suite bien plus alléchante que l’apprentissage classique basée sur les livres et les cahiers d’exercices. Le secteur de la finance étant difficile à assimiler, les élèves pourraient apprendre avec plaisir à trader grâce à la technologie.
Recrutement et formation
La réalité virtuelle peut également servir aux banques et aux institutions financières comme outil de recrutement et de formation en interne. La Commonwealth Bank of Australia a développé une application VR pour attirer les profils talentueux. Celle-ci montre, au travers d’un Google cardboard, comment la banque répond aux besoins des clients et des employés de manière innovante et agile. Dans cette expérience virtuelle, les utilisateurs sont invités à créer une application pour l’un des clients de la banque. Par ce procédé, ils se sentent déjà intégrés à l’équipe avant même leur embauche.
https://www.youtube.com/watch?v=9mZDg4jQ9ew
EON Reality, développeur de logiciels 3D a emmené le recrutement encore plus loin en créant une application où les candidats passent des entretiens, face à différents avatars contrôlés par un recruteur réel. Dans un environnement immersif et réaliste, le candidat répond à plusieurs questions basées sur ses propres réponses. Il y a donc un gain de temps et d’effectif, car les entrevues peuvent être réalisées à distance.
Le secteur de la finance pourrait réellement bénéficier des avantages de la réalité virtuelle. Les données avec lesquelles il travaille pourraient se révéler plus ludiques et amusantes à manipuler, augmentant ainsi fortement le taux de productivité des employés. Ces solutions, si elles sont mises en place à grande échelle pourraient nettement réduire les coûts pour les institutions bancaires. Ce secteur devra probablement s’adapter aux nouvelles technologies pour répondre aux besoins des nouvelles générations.
- Partager l'article :