GE Healthcare, leader mondial de l’imagerie médicale, a développé une application permettant de visualiser les organes du corps humain en 3D via un casque de réalité virtuelle. Une avancée présentée en début d’année qui ouvre de belles perspectives pour la médecine.
Deux ingénieurs du centre d’excellence international en imagerie médicale de GE Healthcare France ont développé une application de réalité virtuelle permettant de s’immerger dans le corps humain. Le prototype basé sur un moteur de jeu vidéo permet d’observer des organes recréés en 3D à partir de scanners et d’IRM.
Explorer le corps humain grâce à l’imagerie médicale et un casque VR

L’idée de Ludovic Avot et Yannick Le Berre est d’utiliser les données recueillies au cours d’examens médicaux tels que scanners et IRMs. Les deux ingénieurs ont imaginé reproduire en 3D les organes ainsi photographiés. Un casque et un logiciel de VR permettent d’observer ces éléments sous toutes les coutures.
Le prototype a été développé autour d’un moteur de jeu vidéo et fonctionne avec un HTC Vive (cf. vidéo ci-dessous). L’interface se présente comme celle d’un catalogue de photos. Lesquelles correspondent aux organes disponibles. Chaque organe a été reconstitué à partir des images récupérées lors des examens. Le résultat est un objet 3D que l’utilisateur peut saisir et manipuler. Il peut zoomer pour observer le moindre détail, d’une bronche par exemple. Le tout avec une grande précision. On peut pénétrer un organe pour observer des éléments très petits, difficilement accessibles par chirurgie. Le médecin est capable d’étudier l’état d’un vaisseau sanguin très fin du cœur par exemple.
https://www.youtube.com/watch?v=bRPAGhpJGZw
Des applications multiples pour la médecine
Il est également possible de pénétrer dans un organe, l’ouvrir, le découper, comme le ferait le chirurgien avec son bistouri. Sauf qu’ici, le tripotage, pardon l’étude, se fait sans intrusion physique réelle sur le corps du humain. On évite en outre les effusions de sang et les risques d’erreurs de manipulation. Autres avantages : la possibilité de procéder à ces observations à distance et avec plusieurs praticiens en même temps. Inutile de transporter le malade ou de faire venir le chirurgien et possibilité d’établir un diagnostic collégial de la part de plusieurs personnes.

Les médecins ayant pu tester cette première version sont convaincus. Ainsi, Vincent Sebban, radiologue, semblait sceptique au départ. Il est maintenant enthousiaste et même prêt à payer de sa personne pour le bien de la science. « Ça peut être un outil de diagnostic très intéressant dans certains domaines, la coloscopie virtuelle. Je veux être le premier utilisateur de coloscopie en réalité virtuelle.«
La perspective de contourner de nombreuses interventions intrusives, à la fois risquées, mais aussi inconfortables et douloureuses pour les patients est un des aspects les plus intéressants de cette méthode.

L’utilisation de cette technique, qui devrait pouvoir être expérimentée d’ici 6 mois, sera également un grand renfort pour les étudiants en médecine. La VR permettant déjà de les mettre dans toutes sortes de situations, notamment d’urgence.
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