Les restrictions imposées par la pandémie de Covid-19 ont poussé de nombreux musées et galeries à proposer aux visiteurs bloqués chez eux de découvrir des œuvres d’art en AR ou VR. Mais que valent ces visites virtuelles face à une expérience réelle ? De nombreux esthètes diront que rien ne vaut un tête-à-tête avec Mona Lisa, mais une nouvelle étude neurologique pourrait bien faire voler en éclat ces préjugés.
Menées par des scientifiques du MIT en collaboration avec la startup Cuseum, les recherches ont porté sur les effets de l’art sur un individu. Sur une durée de 10 mois, ils ont comparé les réponses neurologiques face à une œuvre vue en VR, AR, en deux dimensions ou en vrai.
En tout, neuf individus qui n’ont aucune affinité particulière pour l’art ont constitué l’échantillon. Ainsi, les chercheurs ont observé leurs réactions quand ils ont découvert des œuvres d’art en VR et AR, mais aussi en 2D (via un iPad) et en vrai au Musée des Beaux-arts de Boston. Pour se faire, les cobayes devaient porter des casques spéciaux permettant d’enregistrer leur activité cérébrale.
Des résultats qui défient les idées préconçues sur l’art et l’AR/VR
Certains pourront être surpris des résultats obtenus par les scientifiques. Selon ces derniers, découvrir une œuvre via une reproduction digitale ne dégrade nullement l’expérience. Dans le cas de la réalité augmentée, les individus étudiés ont même montré une amélioration de leur activité cérébrale par rapport à une expérience dans le monde réel. En AR, la personne se rappelait plus souvent l’œuvre dans les semaines qui ont suivi l’expérience.
Cuseum, le partenaire dans cette étude, crée des outils digitaux à destination des musées pour améliorer l’engagement de leurs visiteurs. La société n’a pas manqué de citer ces résultats lors du lancement de son nouveau produit. Baptisé Museum From Home, cet outil AR a pour objectif de faire entrer les musées chez nous.
Si l’on ne peut pas dire que visiter un musée virtuellement est supérieur au fait d’y aller en chair et en os, AR et VR ont un vrai plus à apporter au monde de l’art. De plus, il s’agit plus d’une question d’affinité que de compétition. Chacun peut trouver la meilleure façon pour lui de découvrir une œuvre.
- Partager l'article :