Saviez-vous que le métavers pourrait permettre à la Silicon Valley de suivre vos expressions faciales, votre tension artérielle et même votre rythme respiratoire ? Cette technologie démontre la nécessité de mettre à jour nos lois sur Internet. Mais il est possible de réglementer le métavers afin de protéger les consommateurs.
Bientôt, le métavers fera certainement partie de notre quotidien. Cela signifie qu’il pourrait avoir besoin de la même chose que les médias sociaux : la réglementation. Cela est d’autant plus urgent que les problèmes que créent les médias sociaux seront probablement amplifiés dans ce paysage virtuel futuriste. Sans contrôle strict, il pourrait susciter des problèmes plus graves.
Sans politiques claires dans ce nouvel espace, vous ne pourrez pas faire la différence entre un contenu authentique et un placement rémunéré injecté dans votre champ de vision. C’est ce qu’a affirmé Louis Rosenberg, PDG d’Unanimous AI à Insider.
« Il est nécessaire de savoir si une chose du monde réel est authentique ou juste un placement de produit rémunéré ou un porte-parole simulé », a déclaré Rosenberg. « Sans cela, nous serons dans un monde où des tiers tirent les ficelles en changeant les choses en coulisses pour influencer spécifiquement chacun de nous de manière très ciblée. »
Réglementer le métavers
Voici comment les législateurs et les autorités pourraient réglementer le métavers pour mieux protéger les consommateurs.
Limiter le nombre d’entreprises qui peuvent surveiller dans le paysage virtuel
Une poignée de sociétés puissantes contrôlera probablement le métavers, un peu comme l’Internet d’aujourd’hui. On cite principalement Google, Facebook, Apple, etc. Vous porterez des lunettes AR lorsque vous vous promènerez dans le monde réel. Il est aussi possible que vous portiez des casques qui vous plongeront entièrement dans le métavers pendant que vous vous asseyez confortablement sur le canapé.
Grâce à ces produits, les entreprises pourront regarder ce que vous regardez. C’est pourquoi Rosenberg a déclaré que ces entreprises devraient être tenues de vous informer si elles évaluent exactement où vous regardez dans le métavers.
Comme Rosenberg l’a récemment écrit pour Venturebeat, on ne devrait pas autoriser les fournisseurs de logiciels « à stocker ces données pendant plus que les courtes périodes de temps nécessaires pour arbitrer n’importe quelle expérience simulée. Cela réduira la mesure dans laquelle ils peuvent caractériser nos comportements au fil du temps. »
Limiter ce que les géants de la technologie peuvent suivre à votre sujet
Compte tenu de la nature immersive des technologies AR et VR utilisées dans le métavers, les entreprises pourraient examiner votre tension artérielle, votre rythme respiratoire et d’autres aspects de votre santé.
Une entreprise pourrait connaitre votre fréquence cardiaque. Celle dernière pourrait, par exemple, augmenter lorsque vous voyez quelque chose qui vous excite dans le métavers.
Ainsi, comme sur les réseaux sociaux, les entreprises pourraient exploiter ces données et les vendre à des annonceurs. Elles pourraient se servir de vos propres informations personnelles sur la santé pour cibler des publicités vers vous. Elles pourraient également informer les algorithmes des entreprises pour vous garder plus longtemps sur leur plate-forme.
Limiter le nombre de tiers pouvant présenter du contenu
Les tiers pourront beaucoup plus naturellement diriger le contenu devant les utilisateurs dans le métavers. Cela pourrait ressembler à une personne – qui n’est même pas réelle – debout sur le trottoir tenant un produit d’une certaine marque.
Des experts ont précédemment déclaré à Insider que le métavers pourrait fracturer la réalité. « Dans le métavers, vous ne pourrez peut-être pas faire la différence entre le contenu authentique que vous avez rencontré dans le monde, augmenté ou virtuel, et le contenu payant qui a été injecté spécifiquement pour vous, personnellement ciblé par l’algorithme d’IA », a déclaré Rosenberg à Insider. « C’est pourquoi il est important de restreindre cela. »
Examiner si l’article 230 peut s’appliquer au métavers
La loi sur Internet a donné aux plateformes Internet une protection contre la responsabilité du contenu que les gens publient. Mais comme l’a écrit Dov Greenbaum, professeur de droit à IDC Herzliya, cela pourrait ne pas s’appliquer au métavers.
« Si le métavers sortait du champ d’application de l’article 230, cela obligerait le Congrès à promulguer une toute nouvelle loi mieux adaptée aux réalités des interactions en ligne émergentes », a écrit Greenbaum sur le site d’actualités technologiques CTech.
- Partager l'article :