Batman Arkham VR est un jeu vidéo en réalité virtuelle inspiré de la célèbre bande-dessinée de DC Comics, développé par Rocksteady. Initialement proposé en exclusivité sur PlayStation VR, le titre est désormais disponible sur Oculus Rift et HTC Vive. Nous avons pu avoir l’honneur d’enfiler la tenue de l’homme chauve-souris. Voici nos impressions.
Le chevalier noir est sous le feu des projecteurs depuis quelques années maintenant. L’univers de Gotham a toujours subi un traitement de choix, sous l’œil de grands réalisateurs comme Tim Burton ou Christopher Nolan pour ne citer qu’eux. Le jeu vidéo a également su renouveler la licence. Nous parlons évidemment de l’excellente série des Batman Arkham qu’on doit au studio britannique Rocksteady. Le studio a su moderniser l’univers mis en place par DC afin de le rendre actuel. Des mécaniques de jeu innovantes (on sait que le système de combat a inspiré nombre d’autres jeux vidéo), une direction artistique sombre et immersive ainsi qu’un Gotham moderne et chaotique ont séduit les fans les plus exigeants. Après Batman Arkham Knight, Rocksteady a désiré faire plaisir à son public en proposant Batman Arkham VR, une expérience en réalité virtuelle qui vous permet d’incarner durant un laps de temps (que beaucoup trouveront trop court) le chevalier noir.
Durée de vie : 1h30
Joueurs : 1
Date : 13 Octobre 2016
Editeur : Rocksteady
Genre : Point’n Click
Plateformes : PlayStation VR, HTC Vive, Oculus Rift
Vidéo de Gameplay par NGB
Batman Arkham VR : un scénario fidèle au comic
Batman Arkham VR se divise en deux expériences distinctes qui se rejoignent scénaristiquement. Il sera question d’enquêter sur les disparitions de Robin et de Nightwing, deux de ses acolytes que ceux qui ont joué aux précédents opus proposés par Rocksteady connaissent bien. Les deux expériences sont directement accessibles depuis le menu principal où l’on voit se dessiner une ville de Gotham sombre et étonnamment vivante.
Vous démarrez votre succincte aventure dans le Manoir Wayne. Batman Arkham VR vous place en premier lieu dans la peau de Bruce Wayne. Vous aurez d’abord droit à une petite visite d’un Alfred des plus réalistes. Vous pourrez manipuler certains éléments du décor comme une photo de famille ou un téléphone, avant d’utiliser le piano qui se trouve devant vous. En jouant quelques notes, la plateforme sur laquelle vous vous trouvez vous entraînera dans les profondeurs de la célèbre Batcave. Vous serez à ce moment invité à revêtir votre costume de Batman et à prendre en main votre équipement : la Batgriffe, l’outil de scanning et les fameuses Batarang. Il vous sera au passage possible de vous admirer fièrement dans un miroir d’une réactivité fort plaisante, qu’il vous sera aisé de constater en bougeant la tête et les mains.
La deuxième expérience de Batman Arkham VR vous propulse directement dans les rues malfamées de Gotham, en pleine scène de crime. La victime n’est nul autre que votre allié Nightwing. Son corps gît sans vie dans une impasse. Il vous faudra donc analyser la scène avec votre outil de scanning, afin de déterminer les conditions de son décès. Vous comprendrez vite que le trépas de votre acolyte est loin d’être dû à des causes naturelles et qu’il a été tué par un mystérieux combattant dont vous n’apercevrez que la silhouette et les compétences de combat. Il vous appartiendra de décortiquer l’affrontement entre les deux protagonistes afin de situer les différentes blessures qu’a reçues le jeune Nightwing : Fracture de la mâchoire, des côtes, du bras et enfin des cervicales. Enfin, vous comprendrez qu’un témoin a assisté à la scène : un sbire du Pingouin. Après avoir identifié ses empreintes digitales laissées sur le mur, vous retournez au menu principal.
Batman Arkham VR : des graphismes de haute qualité
Force est de constater que Rocksteady frappe fort avec cette première itération des aventures de Batman en réalité virtuelle. Avec Batman Arkham VR, le studio britannique prouve encore qu’elle connaît parfaitement l’univers du super-héros emblématique de DC. La direction artistique est maîtrisée de bout en bout. Qu’il s’agisse du manoir Wayne, de la Batcave ou des rues de Gotham, l’immersion est totale. Le scintillement qu’on reproche en général aux jeux en réalité virtuelle est pratiquement inexistant, et ce à n’importe quelle distance d’affichage. Vous sentirez presque la pluie des rues de Gotham vous lécher les joues dans ce Batman Arkham VR.
Les quelques environnements proposés dans Batman Arkham VR sont variés et tous tintés d’une ambiance particulière, si bien qu’on a véritablement l’impression d’être plongé au cœur des opus précédents de Rocksteady. En ce qui concerne votre personnage, vous ne pourrez voir que vos mains et votre ceinture. C’est fort dommage, car nombre d’entre nous aurait apprécié être capable d’admirer notre musculature virtuelle, à défaut d’en avoir une dans la vie réelle. Toutefois, ce point n’enlève rien à l’immersion, et le combat entre Nightwing et son obscur assassin suffit à lui seul à compenser cette frustration. Soigneusement chorégraphiée, la violence des coups de nos combattants vous fera frémir au sein de votre PlayStation VR.
Sur HTC Vive et Oculus Rift, l’expérience est encore plus impressionnante visuellement, et le tracking à 360 degrés augmente la sensation d’immersion. Cependant, l’expérience a été conçue initialement pour du tracking à 180 degrés, et cette augmentation des possibilités de mouvements n’ajoute pas grand-chose à l’expérience. Le joueur n’est jamais invité à prendre avantage de l’espace additionnel.
Batman Arkham VR : un gameplay un peu mou et trop assisté
Le jeu Batman Arkham VR laissera ceux qui s’attendaient à une adaptation des précédents opus sur leur faim. En effet, l’expérience se rapproche davantage d’un Point’n Click que du jeu d’action original. Il ne sera donc pas question d’infiltration ou de combats face à des hordes d’ennemies. Toutefois, nous pardonnons à ce Batman Arkham VR, car la technologie de la réalité virtuelle ne permet pas actuellement d’offrir un gameplay et une vitesse d’action aussi riche que dans un Batman Arkham City par exemple.
La première expérience de Batman Arkham VR se révèle contemplative. Vous descendez dans la Batcave en vous familiarisant avec l’équipement du chevalier noir. Muni des PS Move, il vous faudra vous habiller du costume puis du casque du chevalier noir. Il vous faudra ensuite attraper la Bat-griffe et l’essayer rapidement avant de la ranger dans son emplacement à gauche de votre ceinture. Sachez qu’un scan rapide aura lieu lorsque vous lancerez le jeu afin de définir votre taille et l’emplacement de votre ceinture à outils. Vous vous familiariserez ensuite avec le scanner avant de le déposer dans son emplacement, cette fois-ci situé à gauche de votre ceinture. Enfin, vous pourrez lancer des Batarang sur des cibles aux mouvements circulaires. Nul besoin de viser ici, vos projectiles feront automatiquement mouche.
Même si entrer dans la peau de Batman se révèle jouissif, nous regrettons que cette partie du jeu soit complètement assistée. Un mini-jeu dédié au lancer de Batarang existe bien, mais encore une fois, son côté assisté nuit complètement à cette bonne idée. Vous êtes donc complètement guidé dans Batman Arkham VR. Il n’y a aucune interactivité avec les éléments que RockSteady n’a pas prévu. Les décors ne sont pas destructibles et il est impossible de s’éloigner de la trame scénaristique qu’a prévu l’éditeur. Quelle frustration de voir que nos Batarangs laissent la plupart des ennemis de marbre.
Dans la deuxième partie de Batman Arkham VR, vous aurez davantage de liberté. Sur cette scène de crime, vous pourrez vous déplacer entre plusieurs points, par un système de téléportation entre plusieurs points d’accroche que les initiés de la réalité virtuelle connaissent bien. Après avoir rapidement examiné le corps sans vie de Nightwing, vous pourrez en orientant vos PS Move avancer ou reculer dans la scène, afin d’identifier les différentes blessures qui ont eu raison de notre acolyte. Au moment du choc, vous pourrez vous servir de votre scanner afin de valider la blessure. Plutôt simple, la manœuvre bénéficie d’explications assez floues, au point qu’il vous fera probablement un temps d’adaptation avant de pouvoir progresser. Enfin, après avoir mis un nom sur le témoin, vous pourrez vous accrocher à la Batwing qui vous attend en vol stationnaire pour mettre fin à ce deuxième acte de Batman Arkham VR.
Sur HTC Vive et Oculus Rift, les contrôleurs Vive Wands et surtout Oculus Touch rendent les interactions plus naturelles que les PS Move du PSVR. Cependant, compte tenu du faible nombre d’interactions proposées, l’expérience se révèle d’autant plus frustrante. Espérons qu’un autre jeu Batman VR voit le jour dans les mois à venir, et propose un gameplay plus enivrant.
Batman Arkham VR : une bande-son magistrale qui contribue fortement à l’immersion
L’environnement sonore de Batman Arkham VR n’a rien a envié aux précédents jeux Batman produits par Rocksteady. Davantage basée sur des sons environnementaux que sur la musique, l’immersion profite à n’en pas douter de la direction sonore du soft. Même la pluie qui tombe semble être réellement présente, grâce au travail effectué par le studio. Le doublage, lui aussi d’une grande qualité donne vie aux différents protagonistes que vous croiserez. Un son parfaitement spatialisé vous permettra d’entrer encore davantage dans la peau de l’homme chauve-souris.
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Batman Arkham VR : une durée de vie bien trop légère
L’exemplaire de Batman Arkham VR sur lequel nous avons pu mettre la main est une démonstration du jeu final. Les joueurs qui se sont rendus au PlayStation VR Experience ont eu droit à la même version du jeu. Le jeu final devait être un peu plus riche, mais demeure extrêmement court. Pour la version finale, Rocksteady promettait 1h30 de jeu, mais l’aventure se termine en moins d’une heure. Vous y rencontrez notamment un ennemi emblématique de Batou, le Pingouin.
La rejouabilité est par ailleurs pratiquement inexistante, l’analyse de la scène de crime étant linéaire et les mécaniques de jeu, comme le lancé de Batarang, étant peu ou pas exploitées. Les mini-jeux comme l’épreuve du Batarang ou les puzzles de Riddler augmentent malgré tout la durée de vie. Par ailleurs, les fans de Batman apprécieront de pouvoir contempler les différents véhicules et les personnages du comic au travers d’animations réalistes à débloquer dans la Batcave.
Batman Arkham VR : un confort visuel maîtrisé par Rocksteady
Même si Rocksteady fait ses premiers pas dans la réalité virtuelle avec ce Batman Arkham VR, la technologie est plutôt bien maîtrisée. Nous nous attendions à du motion sickness ou une qualité d’image aléatoire, mais il n’en est rien. Le studio britannique est parvenu à dompter la VR et ses contraintes pour proposer un Gotham immersif, qui ne donne pas la nausée, qui ne fait pas mal aux yeux par du scintillement ou d’autres imperfections visuelles.
Batman Arkham VR : conclusion du test
Rocksteady a souhaité réaliser le rêve de nombreux fans dans ce Batman Arkham VR, devenir le chevalier noir. Si l’univers est, sans surprise, maîtrisé par le studio de développement, quelques frustrations se font sentir lorsqu’on repose notre PlayStation VR. Le jeu étant contemplatif, nous aurions préféré pouvoir voir notre corps en costume en dehors des miroirs et que les mécaniques de jeu soient mieux exploités, notamment la Bat-griffe et les Batarang. Ce jeu fait définitivement partie des meilleurs jeux du lancement du Playstation VR, mais ne fait clairement pas le poids face à Resident Evil 7 ou Farpoint. La version Oculus Rift et HTC Vive, disponible depuis le 25 avril 2017, ne parvient à redresser la barre, malgré des graphismes de meilleure qualité et des contrôleurs plus ergonomiques. Les fans de Batman devront sans doute attendre quelques années pour pouvoir réellement se plonger dans la peau du chevalier noir.
Points Positifs
- Être Batman
- Un univers parfaitement retranscrit
- Des graphismes soignés
- L’ambiance sonore
Points Négatifs
- La lenteur du jeu
- Des mécanismes sous-exploités
- On ne voit pas le corps de Batman
- Une faible rejouabilité
- Une expérience courte
Scénario - 8
Jouabilité - 6
Graphismes - 9
Durée de vie - 4.5
Bande-son - 8
Confort visuel - 9
7.4
Scénario : L'intrigue est intéressante et sert amplement le gameplay du jeu.
Jouabilité : Les PS Move sont bien exploités, mais pas les mécanismes de jeu. De plus, certaines explications sont floues.
Graphismes : Une direction artistique parfaite et un premier essai VR réussi graphiquement.
Graphismes : Une direction artistique parfaite et un premier essai VR réussi graphiquement.
Graphismes : Une direction artistique parfaite et un premier essai VR réussi graphiquement.
Durée de vie : Une durée de vie très faible qui vous laissera sur votre faim avec un goût d'inachevé.
Bande-son : L'univers sonore accompagne parfaitement l'ambiance et l'univers mis en place par Rocksteady.
Confort visuel : Peu de scintillement, aucun motion sickness. Le jeu ne vous fera pas tourner la tête mais vous éblouira par sa qualité visuelle.
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