Transference est un jeu vidéo développé par Ubisoft Montreal, disponible à la fois sur consoles et PC et sur les casques de réalité virtuelle Oculus Rift, HTC Vive et PSVR. Avec ce titre, présenté comme un thriller psychologique, Ubisoft entend faire disparaître la frontière entre film et jeu vidéo. Un pari réussi ?
Avec Transference, Ubisoft s’est fixé pour objectif de parvenir à effacer la frontière entre films et jeux vidéo. Le titre cherche ainsi à combiner les éléments narratifs du cinéma, avec l’interactivité propre aux oeuvres vidéoludiques. Pour parvenir à relever ce défi, le studio a même invité Elijah Wood à contribuer au développement.
Cette idée est intéressante. Toutefois, ce n’est pas la première fois qu’un studio tente de marier le jeu vidéo au septième art. Et bien souvent, dans ce type d’expériences, la narration tend à prendre le pas sur l’aspect ludique, au grand dam des gamers purs et durs. Fort de son savoir-faire, et grâce à la magie de la VR, Ubisoft est-il parvenu à éviter ce phénomène ? Réponse à travers notre test.
Présentation générale de Transference
Modes de jeu : 1 joueur
Disponibilité : 18 septembre 2018
Prix : 24,99€
Développeur : Ubisoft Montreal
Éditeur : Ubisoft
Genre du jeu : Aventure / Escape Room / Horreur
Compatibilité : Oculus Rift, HTC Vive, PSVR
Testé sur : PSVR
Scénario de Transference : une histoire passionnante entre thriller psychologique et science-fiction
L’histoire de Transference prend place au sein de la maison des Hayes, une famille dont le père, le scientifique Raymond Hayes, s’est mis en tête de créer des répliques virtuelles de la conscience de ses proches afin de permettre à autrui de visiter leurs souvenirs. Pour ce faire, il a créé une simulation numérique à partir des données cérébrales collectives de sa famille.
Toute l’action se déroule au sein de cette simulation. Le joueur incarne un inspecteur chargé d’enquêter sur la mystérieuse disparition des Hayes. Pour ce faire, il va explorer la simulation en se mettant tour à tour dans la peau des trois membres de la famille : Raymond, sa femme , et leur fils Benjamin.
La trame scénaristique est très intéressante. Elle explore divers sujets tels que les nouvelles technologies (Big Data, réalité virtuelle…) ou encore la psychologie humaine avec par exemple des thématiques comme la subjectivité des souvenirs, les liens familiaux ou encore la quête obsessive de gloire et de reconnaissance.
Malheureusement, ce scénario manque de coups de théâtre, de rebondissements, ou même d’une réelle conclusion. Tout au long de l’aventure, le joueur se contente de recevoir davantage de détails sur la situation initiale : la disparition de la famille Hayes suite aux folles expériences de Raymond. Ce point est regrettable pour un jeu qui accorde une telle importance à la narration.
Gameplay de Transference
Dans Transference, le scénario se dévoile peu à peu à mesure que le joueur découvre des indices en explorant les différents lieux. Le joueur alterne entre les consciences des trois personnages, ce qui lui permet de revivre les mêmes souvenirs à travers différents prismes.
Pour découvrir les indices, le joueur doit résoudre des puzzles. Par exemple, la solution à un puzzle situé dans la conscience de Raymond Hayes peut être cachée dans la conscience de son fils, Benjamin. Certains puzzles sont beaucoup trop faciles, mais la plupart sont intéressants. On éprouve toujours une satisfaction à les résoudre.
Il est possible de manipuler les objets disséminés dans l’appartement. Certains sont indispensables pour résoudre des puzzles, d’autres permettent d’apprendre davantage de détails sur la famille Hayes. Toutefois, bien souvent, les objets à ramasser sont totalement inutiles et ne semblent servir qu’à donner une fausse profondeur au gameplay.
De manière générale, Ubisoft semble avoir choisi de réduire la difficulté au minimum afin de ne pas ralentir la narration. Si le joueur reste bloqué sur une énigme, il risque de se lasser et d’abandonner l’aventure. C’est l’un des problèmes inhérents aux jeux qui tentent de marier la narration cinématographique à l’expérience vidéoludique…
Durée de vie de Transference
Une autre caractéristique de Transference liée à sa dimension cinématographique est sa brièveté. Il suffit d’environ 1h30 pour venir à bout de l’aventure, même en prenant son temps. L’expérience dure donc à peu près aussi longtemps qu’un long-métrage.
Ce n’est pas vraiment étonnant, mais le prix de 25 euros semble de fait un peu trop élevé. Bien évidemment, ce constat reste subjectif.
Graphismes et bande-son de Transference
Dans Transference, on alterne entre les graphismes créés par ordinateur et les scènes filmées avec de vrais acteurs. Il s’agit là d’une façon de renforcer l’aspect cinématographique du jeu.
Les effets visuels et sonores se marient avec brio, afin d’accentuer la tension et de renforcer la sensation d’immersion. Le travail de texture est quant à lui plutôt réussi, au même titre que la stylisation. La bande sonore composée de piano et de violon s’accompagne de bruitages de craquements constants, de claquements de portes, de bruits de pas mystérieux qui renforcent l’atmosphère oppressante. Le doublage vocal est également réussi.
Immersion de Transference
Transference est disponible sur consoles et PC, mais c’est définitivement dans la réalité virtuelle que l’expérience prend toute son ampleur. L’audio spatialisé et les divers effets visuels donnent parfois l’impression d’être plongé sous une tempête sensorielle.
La vue à la première personne renforce également la sensation d’immersion. En outre, même s’il ne s’agit pas d’un jeu d’horreur à proprement parler, certains passages font sursauter et la tension inquiétante est omniprésente. Ceci permet de mieux » rentrer » dans l’histoire.
Confort de Transference
Dans Transference, le joueur ne peut pas se déplacer en se téléportant. Contrairement à de nombreux jeux VR, le titre ne propose que le déplacement libre comme option de locomotion.
Par conséquent, pour éviter que le joueur ne ressente la nausée ou ne manque certains éléments, le rythme est volontairement lent. De fait, aucun problème de confort à signaler.
Conclusion du test de Transference
Transference est un jeu développé et édité par Ubisoft, et cela se ressent. Avec plusieurs jeux VR à son actif comme Star Trek Bridge Crew, Eagle Flight ou le très attendu Space Junkies, l’entreprise française est l’un des » gros studios » les plus engagés dans la VR et n’en est plus à son coup d’essai. La production est réussie, soignée, et ambitieuse.
Le concept est également intéressant, et l’atmosphère prenante. Cependant, en voulant marier la narration cinématographique à l’interactivité vidéoludique, le titre n’excelle dans aucun de ces deux domaines.
Le scénario se révèle en fin de compte un peu léger, et le gameplay n’est pas des plus palpitants même si les puzzles sont sympathiques. Malgré tout, si le prix n’est pas trop élevé à votre goût, cette expérience vaut le détour pour s’occuper le temps d’une bonne soirée.
Points positifs
- Un scénario intéressant
- Une atmosphère angoissante
- Une production de qualité
Points négatifs
- Durée de vie très courte
- Difficulté très légère
- Manque de rebondissements dans l’histoire
- Un peu cher
Scénario - 9
Gameplay - 7.5
Durée de vie - 4
Graphismes et bande-son - 8
Immersion - 8.5
Confort - 8.5
7.6
Scénario : Un scénario intéressant entre thriller psychologique et science-fiction, qui manque un peu de coups de théâtre.
Jouabilité : Alternez entre différents personnages pour résoudre des puzzles. Un gameplay original, mais une difficulté légère.
Durée de vie : Comptez entre 1h30 et 2h00 pour venir à bout de l'aventure.
Graphismes et bande-son : Une production de haute qualité signée Ubisoft.
Immersion : Une expérience immersive et intense.
Confort : Aucun problème de confort grâce à un rythme volontairement lent.
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