Deux ans après la furie Pokemon GO, et un an après la sortie des épisodes USUL (Ultra Soleil et Ultra Lune), voici Pokémon Let’s Go Pikachu et Let’s Go Evoli. Ce sont les enfants issus du mariage de Game Freak, The Pokémon Company et de Niantic.
Assurant la liaison entre les épisodes canoniques et la version mobile du jeu de monstres de poche, ces deux nouveaux épisodes doivent représenter le renouveau de la série sur Nintendo Switch. Oubliez la réalité augmentée, l’immersion passe par le geste. Découvrez dans ce test tout ce que vous devez savoir sur Pokémon Go.
Vous aimez le principe de Pokémon Go, mais déambuler sans cesse dans la rue à la recherche des shiny vous exaspère ? The Pokémon Company a la solution pour vous. Tout comme Go, Pokémon Let’s Go reprend le bestiaire originel des versions vert, rouge, bleu et jaune. Seulement, il ne s’agit plus de capturer les petits monstres en réalité augmentée.
Vous pouvez maintenant rester bien au chaud devant votre TV ou bien capturer vos pokémons préférés dans les transports à la manière de Go. Mais la véritable promesse du jeu, c’est de faire le lien entre l’expérience Pokémon Go et celle procurée par les épisodes canoniques de la saga. Comment ? En mixant des mécaniques nouvelles et traditionnelles de la série.
Présentation générale de Pokémon Let’s Go Pikachu
Scénario de Pokémon Let’s Go Pikachu
Qu’on se le dise, Pokémon Let’s Go Pikachu est un énième remake de la version jaune, sortie en 2000 sur GameBoy. Ainsi, cela vous donne l’occasion de revivre l’aventure originelle dans un nouvel écrin. Vous êtes donc un garçon ou une fille qui commence son aventure de dresseur de Pokémon dans la région du Kanto.
Tout au long de votre parcours, vous serez amené à rencontrer les personnages emblématiques de la série TV : Ondine, Pierre, Régis (Blue), le professeur Chen ou bien encore Jesse et James de la Team Rocket. Votre but sera encore et toujours de capturer les 153 pokémons présents tout en battant les huit champions d’arène qui vous donneront accès à la ligue des 4.
Vous ne pourrez pas éviter les embûches sur la route et les nombreux dresseurs qui voudront vous défier. Petite subtilité de Pokémon Let’s Go Pikachu et Pokémon Let’s Go Evoli, vous commencez obligatoirement l’aventure avec l’un de deux pokémons. Rappelons qu’habituellement, vous avez le choix entre trois “starters”. Cela vous donne l’occasion de re parcourir les villes de Jadielle, Argenta, Azuria, Céladopole ou bien Parmani.
Quelques saynètes et événements changent ça ou là sans transformer la structure scénaristique de la version jaune. Pour les nouveaux venus ou les pratiquants de Pokémon Go, il s’agit découvrir les origines de la série remises aux goûts du jour.
Gameplay de Pokémon Let’s Go Pikachu
Cette découverte passe par une simplification du gameplay. Pokémon Let’s Go propose sans cesse un compromis entre l’expérience des premiers épisodes, les nouveautés apportées par les générations suivantes et celles provenant de Pokémon Go.
C’est justement la patte de Niantic qui imprègne le mode de capture des monstres de poche. Premier point, les pokémons sont maintenant visibles autour de vous. De cette manière, vous n’êtes plus interrompu lors de vos déplacements.
Dès le tutoriel, vous comprenez que vous n’avez pas à combattre pour les attraper. Tout comme dans Go, vous orientez et jetez vos poké-balls en direction de la “bête” à capturer. Grosse différence, la Switch ne comporte ni de GPS ni de caméra, donc pas de réalité augmentée.
Cela n’empêche pas à The Pokémon Company de vous offrir trois modes de capture. En mode nomade, vous bougez légèrement la console pour viser le pokémon. Il est aussi possible de se servir du joystick pour orienter le lancer. Quand vous jouez sur la TV, le Joycon gauche ou droit vous sert à projeter les fameuses balles. Il suffit de reproduire peu ou prou le geste du lancer d’une canne à pêche. Enfin, l’accessoire Pokemon Go Plus permet de tenir une petite poké-ball en main qui fait office de joystick. Celle-ci vous permet par ailleurs d’obtenir Mew.
Dans chaque mode, l’objectif est de jeter la balle dans un cercle qui n’a de cesse de rétrécir. La couleur du cercle détermine le niveau de difficulté de capture. Vert, facile, jaune compliqué, rouge, difficile. Pour réussir, il faut alors effectuer le lancer le plus proche du centre du cercle.
Si vous échouez plusieurs fois d’affilée, le pokémon prend la fuite. Afin d’éviter cette situation, des baies vous aideront à calmer, étourdir ou vous faire aimer de l’étrange animal désiré. Ces items apparus dès la deuxième génération du jeu (Or, argent, et Cristal) reprennent les caractéristiques de ceux disponibles dans la troisième (Rubis, Saphir et Émeraude sur GameBoy Advance).
Suivant le nombre de poké-balls utilisées, le temps de capture et le pokémon capturé, vous obtenez un score associé à un multiplicateur qui détermine le nombre de points d’expériences que votre équipe de six monstres se partagera.
La capture remplace les combats
Le partage d’expérience est également de mise lors des combats contre les dresseurs. Les membres de votre équipe récupèrent tous un peu d’XP, même s’ils n’ont pas combattu. Dans les versions antérieures du jeu sur console, cela n’était possible qu’après avoir récupéré l’objet Multi Exp. Avec les versions Jaune, Rouge et Bleu, il suffisait que le joueur trouve l’item. A cours des générations suivantes, l’objet devait être porté par un pokémon qui récupérait alors l’expérience nécessaire à son évolution.
Si cela ne change pas le déroulement des combats, vos pokémons grimpent en niveau plus rapidement. Il n’est pas rare que votre équipe dispose de quatre à cinq niveaux de plus que celles de vos adversaires. Auparavant, de longues heures de grinding étaient nécessaires pour arriver au même résultat.
Pour les nouveaux venus, rappelons tout de même le fonctionnement des affrontements. Pokémon est une série de jeu qui se joue au tour par tour. Il faut consciencieusement choisir parmi quatre attaques pour venir à bout de vos adversaires. Le type de pokémon (eau, feu, air, poison, etc) influe sur les dégâts provoqués. Un pikachu sera “super efficace” face à un carapuce, mais n’aura pratiquement pas d’effet sur un racaillou (à moins d’avoir au moins cinq niveaux de plus).
Pas de changement de côté là : les bases du gameplay n’ont pas changé depuis 1996. En revanche, vous avez accès à des attaques qui n’existaient pas à l’époque ou bien que certains pokémons ne pouvaient pas apprendre. De même, les Capacités Spéciales (CS) permettant de surfer, de couper des arbustes ou bien d’éclairer des zones sombres sont maintenant des Techniques spéciales (TS). C’est-à-dire qu’elles ne sont pas attribuées en tant qu’attaque. Dans Pokémon Let’s Go, c’est Pikachu ou Evoli qui apprenne les TS. Ainsi, cela ne vous pénalise pas dans votre progression.
Go Park : le lien entre le mobile et la console
Pour les joueurs de Pokémon Go possédant une Switch, l’attrait du jeu réside dans les échanges de pokémons entre les deux titres. A cette occasion, le Safary Park de Parmani est remplacé par le Go Park. Plusieurs zones de captures sont disponibles qu’il faudra remplir avec les pokémons capturés depuis Go. Pour ce faire, il faut lier l’application mobile à la console. Une fois cela fait, il suffit de les transférer dans le Go Park.
C’est depuis cet endroit que vous pouvez les ajouter à votre collection (et les ajouter à votre équipe) en les capturant à nouveau. Attention, Niantic signale que les pokémons transférés non capturés dans le Park peuvent être perdus à tout jamais. Vous être prévenu. Ceux qui profitent de cette fonctionnalité récupère ainsi un Meltan et son évolution Melmetal lors du Kanto Event de Pokemon Go.
Un mode 2 joueurs convivial et sympathique
Il est possible de jouer à deux à Pokémon Let’s Go en utilisant deux Joy-Con. Vous pourrez alors explorer le monde de Kanto et capturer de nombreux Pokémon ensemble.
Le joueur 1 contrôle tous les menus, et est le seul à pouvoir sortir d’une zone. Ceci évite la confusion. Le joueur 2 ne peut donc pas traverser les portes seul, mais pourra en revanche aider à lancer des Poké Balls sur les Pokémon.
Si les deux joueurs lancent leurs Poké Balls de façon synchronisée, ils profiteront même d’un bonus et de chances accrues de capturer le Pokémon. Ce mode multijoueurs est particulièrement appréciable pour jouer avec un enfant ou un fan de l’univers Pokémon qui n’a pas l’habitude des jeux vidéo.
Durée de vie de Pokémon Let’s Go Evoli et Pikachu
La simplification du gameplay a évidemment des conséquences sur la durée de vie du titre. Pokémon Let’s Go réclame moins d’investissement que ses aînés, tout en s’adressant à la même population. En effet, les développeurs veulent séduire les plus jeunes avec une direction artistique mignonne, des raccourcis de gameplay tout en proposant un parcours fluidifié pour ceux qui refont pour la trois cent quatre-vingt-dix-huitième fois l’aventure originelle. S’il faut oublier le vélo, le transport à dos de pokémon remplace la fonctionnalité. Certains attributs spéciaux disparaissent au détriment de la profondeur du gameplay.
Surtout, vous n’avez plus à vous rendre au centre pokémon le plus proche pour retirer vos pokéballs depuis le pc. Avec Pokémon let’s Go, tout se fait depuis le sac du personnage. En combinant tous les raccourcis offerts par Pokémon Let’s Go, un joueur aguerri et pressé peut boucler l’aventure en près de 10 heures. Pour un pokémon, c’est court. Les nouveaux venus qui prennent leur temps et affrontent tous les dresseurs obstruant leur chemin joueront environ 30 heures avant de devenir maître dresseur.
Après avoir battu le conseil des 4, les plus acharnés d’entre vous pourront s’amuser à capturer les 153 pokémons qui peuplent la région du Kanto. Ils pourront notamment rencontrer les légendaires oiseaux (Electhor, Artikodin, Sulfura) et Mewtwo. Mais le véritable défi du end game n’est autre que d’affronter les 153 dresseurs experts.
Chacun d’entre eux est spécialiste d’un type de pokémon. Il faut les trouver, les affronter et les battre en utilisant le même pokémon qu’eux. Pour les reconnaître, rien de plus simple. Une petite bulle flotte au-dessus de leur tête. Heureusement, les dresseurs de légendaires vous épargneront un combat. Il vous demanderont de leur montrer un monstre de poche avec de statistiques avancées.
Naturellement, le end game fastidieux de Pokémon Let’s Go poussera les joueurs à s’affronter en ligne. Malheureusement, là aussi le jeu accuse le coup de sa simplification. En effet, seulement deux modes de jeu sont disponibles en un contre un ou deux contre deux.
La chasse aux Shiny
La chasse aux Pokémon Shiny vient elle aussi prolonger la durée de vie du jeu. Dans Let’s Go, si vous capturez plus de 25 fois le même Pokémon d’affilée, vos chances de le rencontrer en version chromatique augmentent fortement.
Il est donc plus facile d’attraper des Pokémon Shiny que dans les autres jeux de la saga. Vous pourrez d’ailleurs voir si un Pokémon est Shiny avant même de l’affronter. Il ne vous restera plus qu’à les stocker dans la Pokémon Home pour les transférer dans les autres versions.
Les différences entre les versions Pikachu et Evoli de Pokémon Let’s Go
Pour une expérience Pokémon classique, Let’s Go, Pikachu constitue le meilleur point de départ. Cependant, pour ceux qui veulent commencer une aventure à Kanto, Let’s Go, Evoli est celui qui leur convient le mieux.
Les différences les plus courantes dans tous les jeux Pokémon sont les Pokémon eux-mêmes. En effet, certaines espèces disponibles dans Let’s Go Pikachu ne se trouvent pas dans Let’s Go Evoli et vice versa. Pour Let’s Go, la famille Pikachu comprend les familles Sabelette, Mystherbe, Caninos, Ferosinge, Tadmorv et Insecateur.
Evoli a également son lot d’exclusivités. Les familles Goupix, Miaouss, Chetiflor, Abo, Smogo et Scarabrute sont spécifiques à ce jeu.
Let’s Go, Pikachu & Let’s Go, Evoli propose également de nombreux échanges dans le jeu. Ces derniers vous permettent de donner un Pokémon à un PNJ en échange d’un autre qui pourrait être plus rare. Certaines espèces de type alternatif de Pokémon Soleil et Lune sont disponibles dans Let’s Go, Pikachu et ne peuvent pas être échangées dans Let’s Go, Evoli.
Pour ce dernier, cela inclut le Sablaireau d’Alola de type Glace, qui évolue en Bécasseau et est l’un des seuls Pokémon de type Acier du jeu.
L’un des grands avantages de Let’s Go, Pikachu réside dans le fait qu’il est possible de lui apprendre 3 mouvements exclusifs. Cependant, Evoli compte 8 mouvements possibles avec les mêmes tuteurs, chacun offrant 2 ou 3 mouvements différents, puissants et inhabituellement typés.
Graphismes et bande-son de Pokémon Let’s Go
Si Pokémon let’s Go Pikachu peine à convaincre sur la longueur, son aspect visuel s’avère particulièrement réussi. À l’esthétique et aux couleurs chatoyantes des versions Ultra, les développeurs ont exploité la puissance de la Nintendo Switch afin de donner naissance aux plus beaux épisodes de la série. Redécouvrir l’aventure originelle dans ces conditions est un plaisir de tous les instants. La plupart des monstres sont fidèlement reproduits et l’on constate peu de ratés de ce côté-là.
En revanche, l’on constate des ralentissements dans les zones les plus peuplées, notamment dans la forêt de jade. De même l’intérieur des bâtiments et certains assets sont copiés-collés à outrance.
La mise en scène des combats profite pleinement de la puissance de la console. Les effets sont pour la plupart très réussis et rendent les combats agréables à l’oeil. Auparavant, on allait dans les options pour supprimer les effets. Maintenant, on regarde avec attention le moindre fatal-foudre ou n’importe quelle frappe atlas.
Côté bande-son, redécouvrir chacun des morceaux emblématiques des versions rouge, bleu et jaune s’avère particulièrement jouissif. Mention spéciale à la reprise du thème de Lavanville. Cependant, on regretta que seuls les cris de Pikachu et d’Evoli soient digitalisés. On aurait apprécié entendre Salamèche, Bulbizarre, Carapuce et les autres avec leur voix dans le dessin animé. On sait, on en demande beaucoup.
Vers une suite Pokémon Let’s Go 2 ?
Début septembre 2020, Nintendo et Game Freak ont déposé la marque » Entei « . Pour rappel, Entei est un Pokémon légendaire de type feu apparu pour la première fois dans les versions Or et Argent de Pokémon. Il est l’un des trois chiens légendaires de la deuxième génération.
Cette marque déposée pourrait donc avoir un lien avec la suite de Pokémon Let’s Go, qui proposerait cette fois d’explorer le continent de Johto. Tout porte à croire que ce nouveau jeu pourrait être dévoilé prochainement…
Conclusion
Pour une première incursion sur Switch The Pokémon Company tente avec Pokémon Let’s Go Pikachu et Pokémon Let’s Go Evoli le coup du compromis. C’est typiquement le titre qui ne veut fâcher personne et qui mathématiquement se met une partie de son public à dos. Les invétérés de la première génération seront ravie de visiter la région du Kanto.
Les nouveaux venus et les aficionados de Pokémon Go s’habitueront très vite aux spécificités du titre. Les fans hardcores, eux, en revanche pointeront du doigt une simplification trop présente pour les satisfaire. En tout cas, le soin apporté au titre ne peut que rassurer pour la suite sur Nintendo Switch. L’épisode canonique attendu pour l’année prochaine provoque dès lors beaucoup d’attentes.
Gameplay - 6
Durée de vie - 6.5
Graphismes et bande-son - 8
6.8
Jouabilité : Si le gameplay ne change pas, le système de capture simplifie l'aventure.
Durée de vie : Un contenu similaire à la version jaune, mais tout dépend de l'engagement du joueur dans cet environnement simplifié.
Graphismes et bande-son : Le plus beau pokémon à ce jour, malgré des ralentissements.
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