Le plus grand événement cinématographique d’Israël, le Jerusalem Film Festival, accueille cette année un pôle réalité virtuelle. Avec six films nationaux exposés, les visiteurs peuvent assister aux débuts de ce nouveau média dans ce pays.
Les premiers événements autour de la réalité virtuelle continuent d’émerger dans tous les pays du monde. La RV a tenu une place d’honneur à de festivals de cinéma au travers du monde. Tout d’abord aux États-Unis avec le Sundance et Tribecca, mais aussi en France à Cannes et dans une plus petite mesure, à Paris lors du Paris Virtual Film Festival. Le dernier événement en date se déroule en juillet en Israël, rapporte le site Screen Daily. Le Jerusalem Film Festival est le premier événement dans la célèbre ville à exposer des films en réalité virtuelle.
Ce n’est cependant pas le premier du pays, le Steamer Salon l’avait précédé en mars à Tel-Aviv. Ce dernier se concentrait plus sur l’introduction de cette technologie dans le milieu du cinéma israélien. Composé de conférences, de débats et de projections de films VR internationaux, le Steamer Salon a rempli ses objectifs, car trois des films montrés à Jérusalem ont commencé leur production dans le labo de cet événement. Go Ugly Early de Gur Bentwich, Kafka 360 de Tal Goldberg et Offstage de Eldad Eitan représente donc la première fournée d’expérimentations en réalité virtuelle de la scène cinématographique israélienne.
« L’utilisation des systèmes narratifs de la RV est très développée à l’internationale, mais est complètement neuve en Israël. Faire un film à partir de ces systèmes a été un véritable défi. » – Elad Goldman, codirecteur de compétitions et d’industrie israélienne du festival
Des productions trop courtes et trop chères pour les juges du Jerusalem Film Festival
Réaliser ces courts-métrages ne va pas sans difficulté. En plus de la nouveauté technique à maîtriser, il a fallu les financer. Selon le réalisateur Nimrod Shanit, ce type de films ne séduit pas les investisseurs qui ne semblent pas récéptifs à ce nouveau médium. « Nous avons proposé deux projets non fictionnels, mais ils les ont jugés selon les critères d’un documentaire normal. » Explique M. Shanit. Les financeurs reculeraient donc devant le prix élevé et la courte durée de ce nouveau type de documentaires.
Le réalisateur Gut Bentwich analyse également le cinéma VR de manière sceptique. « Pourquoi faire des films en réalité virtuelle si très peu de personnes les regardent ? » S’interroge le réalisateur. Le cinéma en réalité virtuelle est aujourd’hui en phase expérimentale. Toutes les productions sont très courtes, les systèmes de production sont en refonte permanente et le matériel coûte beaucoup plus cher et demande beaucoup plus de travail au montage que pour le cinéma classique. La question du public est également extrêmement pertinente, car malgré une augmentation des ventes de casques, le nombre de spectateurs reste réduit. Ces obstacles semblent être uniquement liés aux débuts de ce nouveau média, ils devraient s’effacer avec le temps et l’installation de systèmes de production permettant des films plus longs et moins chers.
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