Nous connaissons la réalité augmentée basée sur des lunettes ou bien encore via un smartphone ou une tablette. Le scénariste de la série d’anticipation d’un futur proche, « Black Mirror », a imaginé la réalité augmentée ultime. Il s’agit d’une puce électronique implantée dans la nuque d’une personne et qui interagit directement sur le cerveau en ajoutant une réalité imaginaire à l’environnement de son porteur. Celui-ci voit donc son cerveau être piraté et des informations sensorielles ajoutées à son environnement. Un concept d’anticipation d’un futur proche ou simple science-fiction ?
Dans l’épisode 2 de la saison 3 de la série « Black Mirror » diffusée sur la plateforme « Netflix », Cooper est un jeune homme, un peu aventurier, qui cherche un moyen de financer la fin de son tour du monde. Cooper se voit proposer, de tester un jeu vidéo expérimental assez particulier. Une puce est implantée dans la nuque du jeune aventurier et est en contact direct avec son système neuronal. La puce peut capter les peurs et les phobies les plus enfouies dans l’inconscient du jeune homme afin de les utiliser pour confronter Cooper à ses propres peurs en réalité augmentée. Le jeune homme va alors vivre une expérience particulièrement intense de réalité augmentée pendant laquelle il verra, entendra et sentira des éléments ajoutés à son environnement comme s’il s’agissait d’hallucinations sensorielles très réelles. Cette technologie d’anticipation de réalité augmentée ultime est elle pour demain ?
L’interaction ordinateur-cerveau façon « Black Mirror » est-elle possible demain ?
L’interaction directe avec le cerveau et la machine existe déjà. Des systèmes dotés d’électrodes peuvent venir stimuler électriquement certaines zones du cerveau. Ces systèmes sont parfois utilisés en médecine et en chirurgie neurologique. Depuis longtemps, les médecins savent capter l’activité électrique du cerveau directement sur le cuir chevelu au moyen d’électrodes (électro-encéphalogramme).
Des jeux se basant sur l’activité électrique du cerveau existent déjà et sont utilisés par des médecins pour traiter certains troubles comme par exemple les phobies ou bien encore les troubles de l’attention chez l’enfant. Cependant, selon Anatole Lécuyer, le directeur de recherche à l’Institut National de Recherche dédié au numérique (Inria), « nous sommes encore bien loin de parvenir à un hacking neurologique du joueur ». Les systèmes médicaux utilisés par les neurologues ne permettent, pour le moment, que de mesure l’activité électrique d’une partie du cerveau ainsi que de stimuler une zone. Nous sommes encore très loin de pouvoir capter un souvenir particulier, une peur enfouie dans l’inconscient ou encore de pouvoir générer des images visuelles et des stimulis sensoriels assez précis pour pouvoir créer une réalité augmentée directement dans le cerveau.
Des jeux commencent pourtant à utiliser des informations physiologiques
Même si nous sommes donc loin de la technologie présentée dans l’épisode 2 de la saison 3 de « Black Mirror », différents accessoires permettent, d’ores et déjà, à certains jeux de s’adapter à l’état physiologique du joueur. Le bracelet connecté « Ankkoro » par exemple permet de mesurer l’état de stress du joueur, sa peur, sa surprise, sa joie, etc. et le jeu prend en considération ces informations afin d’adapter le scénario.
En conclusion, le jeu présenté dans « Black Mirror » reste, pour le moment donc, de la pure science-fiction. Des technologies existent cependant afin de prendre en considération les émotions du joueur pour une meilleure interaction et immersion dans le jeu. Il reste tout à fait envisageable que, dans un futur pas si proche, les progrès en matière de neurologie et de psychiatrie permettront une véritable interaction cerveau/machine complète.
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