Facebook a-t-il renvoyé Palmer Luckey, fondateur d’Oculus, à cause de ses politiques ? C’est ce qu’affirme le Wall Street Journal dans un rapport publié cette semaine. Des accusations dont la firme de Mark Zuckerberg se défend toutefois.
Souvenez-vous. En mars 2014, Facebook rachète Oculus pour 2 milliards de dollars. Même si l’entreprise n’a même pas encore lancé son casque VR sur le marché, Mark Zuckerberg est persuadé que la réalité virtuelle est une technologie d’avenir.
Rapidement, le fondateur d’Oculus, Palmer Luckey, se retrouve sous le feu des projecteurs. Qui est ce jeune mystérieux jeune homme parvenu à lui seul à raviver la flamme de la VR grand public, éteinte depuis l’échec du Nintendo Virtual Boy dans les années 90 ? Un peu plus d’un an plus tard, en août 2015, Palmer Luckey fait la couverture du Time.
Toutefois, cet apogée ne durera pas. Quelques mois après la sortie de l’Oculus Rift, en septembre 2016, l’image de Palmer Luckey est entachée par une sombre affaire. On découvre que le jeune homme investit des sommes colossales dans le groupe pro-Trump Nimble America, tristement connu pour ses campagnes de harcèlement sexistes et racistes à l’encontre d’Hillary Clinton.
Suite à ces révélations, Palmer Luckey reste dans l’ombre pendant plusieurs mois. Fin 2016, il n’apparaît même pas sur scène lors de la conférence Oculus Connect 3. Puis, en mars 2017, le créateur du Rift quitte subitement Facebook sans donner plus d’explications. Avec les remerciements de l’entreprise américaine, Luckey prend son baluchon et disparaît (plus ou moins) du paysage médiatique.
Facebook : Mark Zuckerberg aurait poussé Palmer Luckey vers la sortie
Alors, pourquoi reparler de toute cette histoire ? Parce qu’il y a du nouveau. Le 11 novembre 2018, le Wall Street Journal révèle que Palmer Luckey aurait en fait quitté Facebook à cause de pressions exercées par la direction. En effet, Mark Zuckerberg en personne aurait forcé le jeune homme à afficher un soutien public à Gary Johnson, candidat libertaire aux présidentielles. L’objectif ? Faire oublier son soutien à Nimble America.
Ainsi, si l’on en croit le WSJ, le départ de Palmer Luckey était loin d’être volontaire. Facebook l’aurait tout bonnement obligé à partir en achetant son silence pour 100 millions de dollars. Cependant, Luckey n’a pas dit son dernier mot et aurait embauché un avocat afin de poursuivre Facebook en justice pour discrimination liée à ses idées politiques.
En effet, si les faits rapportés par le Wall Street Journal sont avérés, il s’agit bel et bien de discrimination. Une pratique strictement interdite en Californie. Même si Mark Zuckerberg est contre l’extrême droite, entreprise et politique doivent rester deux champs distincts.
De plus, vraisemblablement, la plupart des consommateurs ne s’intéressent pas à Palmer Luckey, mais à sa création : l’Oculus Rift. Qui sait où en serait la VR à l’heure actuelle, si Luckey n’avait pas été évincé de son propre projet ? Peut-être qu’Oculus aurait pris une tout autre direction, et que le marché des casques VR se porterait bien mieux.
Néanmoins, suite à la publication du Wall Street Journal, Facebook nie avoir renvoyé Luckey pour ses opinions politiques. Le choix de rester ou de partir lui aurait été laissé. Par ailleurs, rappelons qu’Oculus a perdu un procès pour vol de propriété intellectuelle contre l’entreprise de jeux vidéo Zenimax. La firme a été accusée d’exploiter des secrets commerciaux et d’enfreindre des technologies brevetées pour créer le Rift. Facebook avait alors dû payer 500 millions de dollars, ce qui pourrait aussi expliquer la colère de Zuckerberg envers Luckey…
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