C’est un usage que peu imaginaient sans doute aux débuts de la réalité virtuelle. Elle a permis d’arrêter et de juger un criminel de guerre nazi. Un web-documentaire revient sur cette histoire incroyable et sur ce que la réalité virtuelle a pu apporter lors de e procès hors norme.
Revivre l’histoire grâce à la réalité virtuelle. Se replonger dans ses pires moments pour que justice soit faite. Telle est l’histoire du documentaire « Nazi VR » mis en ligne sur la plateforme Vimeo. Il revient sur cet incroyable travail mené par la police allemande pour enquêter sur les criminels de guerre nazis à travers des reconstitutions du camp d’Auschwitz en réalité virtuelle.
Le modèle le plus exact d’Auschwitz
Nous vous en avions déjà parlé il y a un an de cette histoire incroyable. C’est désormais un web-documentaire baptisé « Nazi VR » qui rend hommage au projet porté par la police judiciaire de Munich. Grâce à la réalité virtuelle, ils ont réussi à faire voir le camp d’Auschwitz tel que l’avait vu un garde qui a été condamné à cinq ans de prison pour « complicité dans l’extermination d’au moins de 170.000 Juifs ».
Réalisé par David Freid, le web-documentaire a été mis en ligne le 12 décembre par la boîte de production MEL Films. Il s’intéresse particulièrement à l’usage qui en a été fait dans la salle d’audience lors du jugement. L’accusé prétendait en effet n’avoir pas été au courant des crimes qui avaient lieu dans le camp. En reconstruisant, en réalité virtuelle, le camp de la mort, la police a alors pu démontrer l’inverse. Les jurés, procureurs et experts se sont déplacés dans le camp pour observer la situation et juger de la véracité des propos de Reinhold Hanning. « La réalité virtuelle est un excellent outil pour définir de manière objective ce que l’accusé pouvait voir », explique David Freid.
D’autres anciens nazis pourraient désormais être jugés
Comme le pointe le documentaire, le cas de Reinhold Hanning pourrait surtout n’être que le premier d’une longue série de jugements rendus possibles grâce à la réalité virtuelle. Une fois que le travail aura été terminé et tous les criminels de guerre auront été jugés, la police judiciaire de Munich envisage de prêter cette reconstitution au mémorial de l’Holocauste Yad Vashem, à Jérusalem, ou à celui d’Auschwitz. Une bonne manière sans aucun doute de s’assurer que la mémoire se transmette. Avec une crainte toutefois, que ses données soient un jour utilisées dans le cadre d’un jeu vidéo.
A noter que la réalité virtuelle a connu d’autres usages plus liés à la Seconde Guerre Mondiale. En novembre 2016, un vétéran britannique avait ainsi été médaillé grâce à la réalité virtuelle en hommage à sa participation dans la libération de la ville française d’Armentières.
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