Notre Dame de Paris est un lieu magnifique de par son architecture mais aussi pour son acoustique exceptionnelle. Pour réaliser le projet Ghost Orchestra, un concert fantôme dans la cathédrale parisienne, une équipe du CNRS a réalisé un véritable exploit pour restituer l’acoustique de ce lieu en réalité virtuelle. Le résultat est particulièrement impressionnant avec une perception incroyable tant des images que du son.
Hormis certains accessoires, la réalité virtuelle utilise avant tout l’image et le son comme sens pour nous plonger dans une expérience immersive. Beaucoup pensent que l’image est la plus importante pour tromper le cerveau durant une immersion en VR. C’est oublier bien vite le son qui a, lui aussi, tout son importance immersive. Et lorsqu’il s’agit d’un concert en réalité virtuelle dans la cathédrale Notre Dame de Paris, comme pour Ghost Orchestra, la restitution du son du lieu devient même l’élément principal. Et pour ce lieu à l’acoustique exceptionnelle, il fallait des moyens exceptionnels. C’est pourquoi une équipe du CNRS a mis en place une technique très haut de gamme pour restituer le plus fidèlement possible le son et l’acoustique du lieu.
Ghost Orchestra : du son binaural pour une expérience hors norme
Un son exceptionnel pour une acoustique exceptionnelle. C’est le défi qu’a relevé une équipe du CNRS pour développer, en collaboration avec le Conservatoire de Paris, le projet Ghost Orchestra. Afin de restituer le son en 3D de façon spectaculaire de ce concert fantôme, les ingénieurs du CNRS se sont appuyés sur la technologie du son binaural. Le défi était avant tout de pouvoir restituer un son en 3D immersif qui va bien au-delà de la géométrie de la cathédrale Notre Dame de Paris. Et la technologie mise en place est de très haut vol.
Les spécialistes du son du CNRS avaient la lourde responsabilité de proposer un son réaliste et immersif basé sur les mouvements de la caméra se déplaçant dans la cathédrale parisienne. Afin de réaliser une telle prouesse technique, les ingénieurs ont tout d’abord réalisé des mesures préalables et créé une carte acoustique très détaillée du lieu. La clarté du son mais aussi la réverbération ont ainsi été pris en compte sur tout le chemin emprunté par les effets de caméra. Une première étape importante qui conditionnera le rendu sonore durant l’immersion. Les ingénieurs sont ensuite passés à un enregistrement binaural du concert.
Pour le projet Ghost Orchestra, le son est ce qui se fait de mieux
Les équipes du CNRS, qui ont enregistré le concert donné par le Conservatoire de Paris, ont utilisé les meilleurs microphones 360 degrés existants. Ceux-ci peuvent enregistrer 45 voies simultanément en 3D. Une simulation informatique a ensuite été réalisée afin d’offrir l’immersion auditive très haut de gamme que l’expérience Ghost Orchestra méritait dans ce lieu. Pour Brian Katz, le responsable CNRS de ce projet, pas de doute : « La spatialisation du son est pour moi un domaine à la frontière de l’acoustique théorique, de la psycho-acoustique, des sciences de la perception et de la cognition et enfin du traitement du signal ».
Le scientifique explique par ailleurs : « Le son 3D est aujourd’hui un sujet d’intérêt majeur pour la réalité virtuelle, aussi bien pour les chercheurs que pour les industriel » avant d’ajouter : « les interactions multimodales, c’est à dire l’équilibre entre perceptions visuelles et auditive sont primordiales afin de conférer la sensation d’immersion ». Vous pouvez avoir un aperçu du résultat dans la vidéo ci-dessus de Ghost Orchestra même si, évidemment, le rendu binaural n’est disponible qu’avec un casque spécifique.
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