Marc Dorcel, le roi de la pornographie dans l’hexagone lance ce 21 octobre deux vidéos sur son site officiel compatibles avec les quatre principaux casques de réalité virtuelle. Ces courts-métrages vont permettre au spectateur d’être immergé dans une expérience érotique ou pornographique encore inédite.
Le compte à rebours vient d’arriver à son terme sur le site officiel de Marc Dorcel et annonce déjà la future emprise de la réalité virtuelle par l’industrie du sexe. Depuis quelques heures, sont ainsi disponibles au téléchargement deux vidéos plongeants le spectateur dans une expérience en 3D et à 360°. Présenté du 5 au 8 octobre lors du MIPCOM (marché international des contenus audiovisuels et numériques) à Cannes par un court métrage érotique, ce projet est accessible en deux versions.
La première, gratuite, permet au spectateur de prendre la place d’un réalisateur. La deuxième, en version payante permet cette fois de remplacer l’acteur et côtoyer entre autres Anna Polina, égérie du producteur français. Toutes deux sont compatibles avec les casques de réalité virtuelle actuellement sur le marché, à savoir l’Oculus Rift, le Samsung Gear VR, Vr Cardboard et Homido VR.
10 fois plus cher qu’une production en 2D
Si cette première expérience en 3D s’annonce prometteuse pour le monde du X, elle n’est pas dénuée de contraintes. En terme de prix tout d’abord, le spectateur se verra dans l’obligation d’acquérir le matériel indispensable, sachant qu’à l’heure actuelle peu de casques de réalité virtuelle sont en circulation. Concernant le producteur, la réalisation « coute 10 fois plus cher qu’une production normale » selon Grégory Dorcel, fils de Marc et patron du groupe familial. Pour preuve, la présence de 14 caméras GoPro placées tout autour de la tête de l’acteur, indispensables à l’immersion à 360° du spectateur.
Si l’on rentre dans le domaine technique, Anna Polina raconte qu’ils ont été confrontés pour le tournage à des « contraintes différentes de celles d’une scène classique ». Pour permettre au spectateur de découvrir un champ panoramique, cinq actrices ont ainsi été nécessaires contre deux en temps normal.
Si Grégory Dorcel, « au-delà de l’aspect technique, cherche à procurer davantage de sensations aux utilisateurs », quelques critiques s’élèvent depuis la présentation du projet à Cannes. Ainsi peut-on se demander si l’immersion tant recherchée ne va pas être freinée par le port d’un casque que certains considèrent comme trop volumineux. Rappelons l’échec de la 3D dite traditionnelle dans le secteur de la pornographie, trahit incontestablement par des lunettes de visionnages très gênantes. D’autres remettent en cause le caractère trop passif de l’individu qui finalement ne connaît aucune interaction avec les acteurs.
Enfin, on est dans le regret de constater que les deux vidéos ne proposent qu’une mise en situation du point de vue d’un homme. La sexualité de bon nombre de personnes semble de ce fait oubliée.
La technologie à la rescousse de l’industrie du porno payant
Si l’on en oublie les quelques défauts d’une technologie qui n’en est finalement qu’à ses balbutiements, libre à chacun d’imaginer les retombées économiques d’un tel projet. A l’heure où des millions de vidéos gratuites sont disponibles sur la toile, les amateurs de ce type de cinéma délaissent inlassablement les offres payantes. « Tous les revenus des distributeurs sont ainsi à la baisse » selon Stéphanie Meyer, responsable européenne du producteur américain de charme, Hustler. La réalité virtuelle peut ainsi s’inscrire comme le renouveau de la tranche payante du X et Marc Dorcel se targuer d’avoir trouvé l’occasion de redorer le blason de l’industrie française.
Après tout la société de production aux 32 millions de chiffre d’affaire en 2014 s’est toujours placée comme un pionnier en matière technologique. Après avoir lancé en 1995 le premier CD interactif pour adulte, en 1998 le premier film classé X et en 2010 les premiers long-métrages en 3D, elle réalise cette année un nouveau pas dans l’innovation en misant sur la réalité virtuelle.
On imagine aisément que ce n’est pas un hasard si la date de sortie des vidéos coïncide parfaitement avec le trentième anniversaire de LA référence en matière de prévision futuriste, retour vers le futur 2.
Source : Capital.fr
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