Dans le cadre de notre dossier spécial « Au cœur du métavers », nous avons eu l’honneur d’interviewer Sylvain Ordureau, expert du 3dverse, qui nous livre son analyse éclairée sur les défis actuels et les perspectives d’avenir dans le secteur en pleine évolution de la réalité virtuelle.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Sylvain Ordureau, Fondateur et Président de 3dversen, spécialisé dans la 3D et la réalité virtuelle. Avec plus de 20 ans d’expérience, j’ai co-fondé 3dverse et préside également Vizua, où nous développons des solutions Cloud 3D en temps réel pour des secteurs variés, allant du médical à l’archéologie. Depuis 2010, je dirige également Real-Scan, Inc., une entreprise présente à Paris, Montréal, Chicago et Seattle, dédiée aux solutions immersives et technologiques. Mon parcours entrepreneurial m’a permis de repousser les limites de la visualisation 3D et de créer des produits innovants adaptés aux besoins actuels. J’aime transformer les idées en réalités immersives, tout en accompagnant les entreprises dans leur transition vers le futur numérique.
Pouvez-vous décrire brièvement ce qu’est le Métavers et comment il diffère des autres concepts similaires tels que la réalité virtuelle ou la réalité augmentée ?
Le concept de metaverse est la jonction entre les humains et les machines (robots, machines outils, IoT, senseurs, capteurs). La communication entre les deux s’opère via les logiciels. Human-Software-Hardware et le tout avec latence d’échange de messages la plus basse possible. Cela passe par des infrastructures Cloud, Telecom qui n’existent que depuis 2019. Ensuite, l’ accès aux humains se fait par l’ intermédiaire des interfaces mobiles ou non, PC, mobile, tablette, lunette AR ou casque VR.
Quels sont les cas d’utilisation les plus courants du Métavers dans différents domaines tels que le divertissement, l’éducation, le commerce électronique, etc. ?
D’abord le metaverse industriel doit valider la technologie via des outils de virtual commissioning, de jumeaux numériques de chaîne de production par exemple. Ensuite il faut une communauté d’utilisateurs et cela passe par l’ éducation, le virtual training. La commercialisation comme le retail ou le divertissement viennent à la fin.
Comment le Métavers peut-il remodeler les interactions sociales et la collaboration en ligne ?
Il va permettre de produire plus vite et de réduire les coûts d’exploitation. Mais cela passe par une architecture comme celle que propose 3dverse. Dans un seul espace persistant, les personnes pourront échanger comme dans Teams avec des scènes 3D qui permettront de visualiser l’essentiel. Il faut que cela soit All-In-One sans faire appel à des logiciels intermédiaires qui vont ruiner le temps de discussion.
Quels sont les défis actuels auxquels est confronté le développement du Métavers, que ce soit sur le plan technologique, réglementaire ou éthique ?
Le principal défi est celui de la résistance au changement. Les gens adorent la nouveauté mais détestent le changement. Si l’ architecture est claire, la réglementation et les critères d’éthique seront simples à appliquer.
Comment les entreprises peuvent-elles exploiter le metaverse pour offrir des expériences uniques et créer de la valeur pour leurs clients ? Quelles sont les stratégies à adopter pour tirer parti du potentiel commercial du metaverse ?
Il faut que ce soit simple d’accès. On ne peut pas disqualifier des étudiants, des partenaires des clients, du fait qu’ils ne disposent pas d’ équipements onéreux. 3dverse propose une solution de calcul déporté. Ainsi les metaverse sont accessibles à tous quelque soit l’ appareil électronique utilisé. Il n y a pas d application ni de donnée à charger. Un simple navigateur web suffit. 3dverse est compatible WebXR. Si vous savez lire des vidéos YouTube, vous pouvez utiliser 3dverse. Tout passe par la démocratisation de la 3D temps réel.
On a parfois l’impression que le métavers n’a pas su convaincre le grand public. Y a t-il tout de même un avenir pour cette technologie ? Lequel ?
C’est normal, les technologies qui sont utilisées aujourd’hui sont monolithiques. Elles dérivent des années 90, à l’époque du Pentium. Processeur limité, mémoire limitée et partage des infos via des serveurs de synchronisation qui apportent donc beaucoup de latence. Les architectures basées sur celles de Counter Strike ou Fortnite ne sont pas une future proof. De plus, elles sont dépendantes de la puissance de calcul de l’utilisateur. L’expérience est différente selon si vous êtes équipé d’une carte graphique puissante ou non. L’univers proposé par ces technologies en low poly montre l’ univers simplifié de Monsieur Patate alors que 3dverse peut atteindre les photoréalisme pour tous. L’architecture du Métavers est donc capitale. Il faut une architecture Cloud distribuée.
Quels sont les projets et les initiatives majeurs en cours dans le domaine du métavers ? Pouvez-vous donner des exemples de plateformes ou de projets qui se démarquent dans ce domaine ?
Le jumeau numérique, le virtual commissioning et le virtual training sont, sans conteste, les projets à mener aujourd’hui. Visualiser l’ état d’une usine et de l’ensemble de machines est capital. Elles permettent de voir les actions dans le passé, le présent et le futur grâce à la simulation. Avec Siemens et Alten, nous développons tous ces cas d’usages.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises ou aux individus qui souhaitent s’impliquer dans le métavers ou tirer parti de ses possibilités ?
Choisir la bonne plate-forme et la bonne architecture. Oublier les technos des années 2000 comme Unity, Unreal et WebGL. Elles ne sont pas adaptées au Metavers. Travailler avec l’industrie qui est le premier secteur convaincu et qui est bien doté financièrement.
Quel sera l’avenir de la Réalité virtuelle ?
Metaverse industriel, jumeau numérique, virtual commissioning, virtual training. Dans 5 ans nous perdrons 75% d’ingénieurs car ils partent à la retraite. Il faut inciter les jeunes à embarquer dans ce monde avec des outils plus sexy à l’usage que les solutions aux interfaces sous Windows XP.
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