Kinethreads fait bouger les lignes de la haptique. Ce projet universitaire propose un exosuit souple et peu coûteux. Cette solution haptique rend les retours physiques en réalité virtuelle (VR) beaucoup plus accessibles. Mais quel est le principe ?
Eh bien, cela reste simple et malin. Des fils en nylon parcourent un vêtement technique. Ces fils se raccordent à de petits moteurs qui s’enroulent ou se détendent, comme des tendons synthétiques. Un micro-ordinateur (Raspberry Pi) orchestre le tout et communique avec le logiciel VR.
Concernant les chiffres, Kinethreads revendique un poids contenu (moins de 5 kg), un coût d’environ 400–500 dollars. Il a la capacité d’appliquer des forces significatives, jusqu’à environ 120 newtons. Le système combine ces forces kinesthésiques à des moteurs de vibration pour des retours plus fins. Ces choix techniques gardent le dispositif portable et rapide à enfiler.
Les premiers prototypes se sont concentrés sur les bras. Une manche recouvre biceps et avant-bras, avec des fils du shoulder au poignet. Les concepteurs ont ensuite étendu le principe aux jambes, en répartissant les bandes et en déportant les moteurs dans une ceinture. L’ensemble fonctionne avec une batterie à la ceinture pour garder la mobilité.
Solution haptique Kinethreads: Pourquoi ça compte ?
La plupart des solutions haptiques puissantes sont chères et encombrantes. Kinethreads montre qu’on peut créer des effets kinesthésiques convaincants avec des composants grand public et de l’ingénierie textile. Pour la VR, cela signifie enfin pouvoir sentir le poids d’un objet, une résistance ou un choc de façon plus naturelle qu’avec une simple vibration de manette.
Les usages sont nombreux. En formation et simulation, le retour physique améliore l’apprentissage. En rééducation, la stabilisation des hanches et des genoux aide le patient à reprendre confiance. Et en jeu, l’immersion gagne en crédibilité. Les auteurs soulignent aussi la modularité : on peut adapter la couverture et la force selon les besoins.
Reste que tout n’est pas parfait. La communauté note des limites pratiques : risque d’emmêlement, directions de force limitées par la géométrie des fils, et questions d’ergonomie pour un usage domestique. Les essais montrent aussi que l’illusion kinesthésique exige calibration et finesse logicielle. Ces points méritent encore du travail avant une commercialisation grand public.
Kinethreads n’est donc pas la panacée. C’est toutefois une preuve de concept ambitieuse. Elle ouvre la voie à des exosuits plus légers, moins chers et mieux intégrés à la VR et à la réadaptation. Si les recherches continuent sur cette lancée, ce type de haptique pourrait devenir courant dans les années à venir, que ce soit pour les joueurs, les centres de formation ou les cliniques.
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