Les discussions entre Meta et Google autour des TPU font trembler la Silicon Valley. Le roi NVIDIA vacille, Google gagne du terrain, et l’industrie retient son souffle. Une simple rumeur ? Pas vraiment.
Meta pourrait bien rebattre les cartes du marché des puces d’intelligence artificielle. Le groupe de Mark Zuckerberg étudie sérieusement l’idée d’équiper ses futurs centres de données avec les TPU développés par Google. Un choix stratégique qui pourrait marquer un tournant majeur dans une industrie dominée depuis des années par NVIDIA.
L’information, révélée par The Information, a fait l’effet d’un éclair en Bourse. À Wall Street, le titre NVIDIA a décroché dès l’ouverture, avec une chute dépassant les 6 %. AMD a pris le même coup de froid. À l’inverse, Alphabet a bondi et se rapproche désormais du seuil symbolique des 4 000 milliards de dollars de valorisation. Le message est clair : Google devient un rival crédible pour NVIDIA, et Meta pourrait accélérer cette montée en puissance.
Mais pourquoi Meta regarde-t-elle ailleurs ?
Le groupe Meta veut bâtir une « superintelligence ». Pour cela, il lui faut des milliers de puces capables de faire tourner et d’entraîner des modèles géants. Or, les GPU de NVIDIA sont chers, difficiles à obtenir, et soumis à une demande mondiale explosive. Google, de son côté, aligne désormais sept générations de TPU, dont la dernière, « Iron Wood », mise sur la sobriété énergétique et l’efficacité à grande échelle. Des arguments séduisants pour Meta.
Google n’a pas conçu ces puces par hasard. Depuis près de dix ans, l’entreprise fait tourner son cloud et ses modèles maison avec ses propres accélérateurs. Son modèle Gemini 3, dévoilé récemment, a d’ailleurs été entraîné uniquement sur des TPU. Pas un gramme de NVIDIA. Ce résultat a fait parler dans tout l’écosystème IA, et a donné à Google une crédibilité nouvelle face au géant des GPU.
Google, Meta et les TPU : un trio qui pourrait menacer la domination de Nvidia
Si un accord se concrétise, Meta investirait des milliards pour déployer les TPU à partir de 2027. En attendant, l’entreprise envisagerait même d’en louer via Google Cloud dès l’an prochain. Ce serait une première : jusqu’ici, Google réservait jalousement ces puces à ses propres besoins.
Ce possible virage agite toute l’industrie. Les « Sept Magnifiques », les géants de la tech américains, ont tous besoin d’un accès massif à la puissance de calcul. Le monopole de NVIDIA rend cette dépendance risquée. La montée d’une alternative crédible pourrait donc redessiner la chaîne de valeur de l’IA. Et si Google mène la danse, d’autres pourraient suivre.
Pour autant, NVIDIA ne va pas disparaître demain. Google ne peut pas produire assez de TPU pour remplacer les GPU du marché. Et la plupart des géants – Google compris – continueront d’acheter du NVIDIA pendant des années. Mais l’équilibre change. Le simple fait que Meta envisage de diversifier ses fournisseurs suffit à affoler les investisseurs.
Au final, ce mouvement dit quelque chose de plus profond : l’ère où NVIDIA régnait seule pourrait toucher à sa fin. L’intelligence artificielle entre dans une nouvelle phase, où les géants cherchent à reprendre le contrôle de leurs outils. Si Meta franchit le pas, ce sera peut-être le début d’une bataille bien plus vaste. Une bataille où chaque entreprise voudra sa propre puce. Et où plus rien ne sera acquis.
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