La justice américaine vient de condamner Facebook à payer la somme de 500 millions de dollars à Zenimax. La firme est accusée d’avoir volé la technologie de réalité virtuelle utilisée par l’Oculus Rift.
Dans le cadre du procès opposant Facebook à Zenimax, la justice américaine a finalement tranché. Les juges considèrent que le code informatique utilisé par Oculus pour son casque VR Rift appartient bel et bien au développeur de jeux vidéo Zenimax. Par conséquent, la firme de Mark Zuckerberg devra verser un total de 500 millions de dollars au plaignant.
Suite à cette conclusion, Oculus affirme être déçu, et annonce son intention de faire appel. Le chef exécutif de Zenimax, Robert Altman, se dit quant à lui très satisfait de la décision prise par la cour de Dallas. Le tribunal a reconnu l’infraction du copyright (50 millions de dollars) et des marques déposées par l’entreprise. En revanche, le jury estime qu’aucun secret commercial n’a été violé.
L’argent sera versé à Zenimax par Facebook, Oculus, et ses membres exécutifs. Selon le développeur, Oculus a dérobé sans vergogne ses innovations pour développer son casque Rift. L’ancien CEO d’Oculus, Brendan Tribe, devra verser 150 millions de dollars pour fausse désignation. Le co-fondateur de la firme, Palmer Luckey, est également accusé d’avoir rompu un accord de non-divulgation passé avec Zenimax, et devra verser 200 millions de dollars, plus 50 millions de dollars pour fausse désignation.
Palmer Luckey, le cauchemar de Mark Zuckerberg
À l’heure actuelle, Mark Zuckerberg est probablement très en colère contre Luckey. Âgé de 24 ans, le jeune homme a réussi un coup de maître, en 2014, en revendant son entreprise à Facebook pour 2 milliards de dollars. Depuis lors, toutefois, il a causé bien du souci à la firme.
D’abord accusé d’avoir financé une campagne pro-Donald Trump, il a rapidement disparu du paysage médiatique, volontairement mis en retrait par Facebook. Ainsi, il n’est même pas monté sur la scène de l’Oculus Connect 3 en fin d’année dernière.
Aujourd’hui, c’est à cause de lui et de sa violation de l’accord de non-divulgation passé avec Zenimax que Facebook écope d’une amende de 500 millions de dollars. Zuckerberg n’a laissé transparaître aucune émotion lors du procès, mais il est fort probable que les deux hommes se soient disputés en coulisses. Officiellement, Luckey est toujours employé de Facebook, mais nul ne sait quel est son rôle au sein de l’entreprise.
Zenimax veut forcer Oculus à arrêter de vendre le Rift
Malgré cette lourde amende, Oculus est soulagé que les juges n’aient pas convenu d’une violation de secret commercial. Rappelons que Zenimax réclamait au départ une compensation financière de 2 milliards de dollars. La firme accusait également John Carmack d’avoir volé la propriété intellectuelle de Zenimax en quittant l’entreprise pour joindre Oculus en tant que CTO.
Toutefois, ZeniMax ne compte pas en rester là. Pour s’assurer qu’Oculus cesse d’utiliser sa technologie, la firme envisage de réclamer à la justice d’ordonner à Facebook d’arrêter d’utiliser le code considéré par la justice comme copyright de ZeniMax, sur lequel est basé le logiciel du Rift.
Malgré cette lourde sanction, Facebook enregistre un excellent trimestre
Quoi qu’il en soit, avec un bénéfice net de 3,6 milliards dollars au quatrième trimestre, l’avenir de Facebook est loin d’être compromis par l’issue de ce procès. Les revenus publicitaires engendrés par la firme ont augmenté de 53%, et le réseau social devrait franchir le cap des deux milliards d’utilisateurs au premier semestre 2017. Le verdict a été rendu par les juges juste avant l’annonce des résultats financiers de Facebook, après trois semaines de procès.
La réalité virtuelle ne représente actuellement qu’une infime partie de l’activité de Facebook. Cependant, elle semble occuper une place importante dans la stratégie de la firme pour les dix prochaines années. Pour l’heure, Zuckerberg considère que la VR est décevante, et ne sera pas rentable avant encore plusieurs années.